Le guide complet pour visiter Jeonju

Que voir et que faire à Jeonju ? Nous y sommes souvent allées, Miss Kim et moi. Et pourtant, nous n’avons pas encore proposé de guide de visite pour le village hanok et la ville de Jeonju. Il est temps d’y remédier !

Jeonju est à 1h30 de Séoul en train, dans la province de Jeollanam-do. C’est une ville connue des touristes, car elle abrite un très beau village de maisons traditionnelles coréennes. Souvent, les villages anciens ressemblent à de belles endormies. Tout est calme et sérénité. Rien de tel à Jeonju ! C’est un lieu très dynamique, où il est facile de cumuler la visite des sites touristiques avec des activités culturelles. Sans oublier ses nombreuses bonnes adresses pour les gastronomes en herbe.

Bien que très touristique, Jeonju est charmante, avec son village hanok bordé à l’est par de jolies montagnes, son incroyable richesse culturelle, sa gastronomie et sa vie nocturne particulièrement animée. Elle plaira à tous ceux qui veulent découvrir une Corée plus « provinciale », sans pour autant s’éloigner trop de Séoul ou sortir des sentiers battus.

Le sommaire ci-après vous aidera à vous guider dans cette longue présentation de Jeonju. Et pour compléter ce guide touristique de Jeonju, vous trouverez aussi une carte et des indications pour vous guider dans la ville.

Le village hanok de Jeonju

C’est assez unique de voir un ensemble de plus de 700 maisons traditionnelles encore habitées au sein d’une ville résolument moderne comme Jeonju. C’est dans le village que se concentrent les activités culturelles et touristiques : beaucoup de hanok ont été transformés en salon de thé ou en maison d’hôtes, certains accueillent des ateliers d’artisanat ou des boutiques de hanbok, le vêtement traditionnel coréen.

Vue en contre-plongée du village hanok de Jeonju, en Corée du Sud

L’une des maisons traditionnelles les plus connues, et sûrement l’une des plus vieilles, se nomme Hakindang. Elle est préservée en tant que bien folklorique n°8. C’est aujourd’hui une maison d’hôtes, composée d’un ensemble harmonieux de pavillons, entourés d’un bel étang. Si vous passez devant, vous aurez peut-être la chance, comme moi, de trouver les portes ouvertes et de pouvoir y jeter un œil admiratif.

Maison traditionnelle coréenne et son jardin
La maison Hakindang à Jeonju.

À Jeonju, les artères sont larges, et il est agréable de s’y promener. Il faut parfois dévier un peu du chemin tout tracé, pour découvrir de jolies maisons avec jardin dans les ruelles plus étroites. Ici, la slow life prend tout son sens : le temps semble suspendu, on ralentit le pas, on prend le temps de flâner. Si vous décidez de dormir dans un hanok, vous vous réveillerez dans un calme absolu, qui tranche avec l’activité diurne. Vous pourrez même entendre le coq chanter !

En coréen : 전주한옥마을 (Jeonju hanok maeul)
Adresse : 29 Eojin-gil, Wansan-gu
Transport : depuis la gare de Jeonju, prendre bus express 5-1 ou 79 et descendre à l’arrêt « Jeondong station ».

La porte Pungnammun

La porte sud de Jeonju est appelée Pungnammun (trésor national n° 308), et c’est la seule de la ville à être encore debout de nos jours (après tout de même avoir été détruite par un incendie en 1767 et avoir été reconstruite en 1768). Elle est l’unique vestige de la forteresse de Jeonju, démolie en 1907 par les forces colonialistes japonaises.

Son architecture est assez unique, car ses colonnes enjambent le premier et le deuxième étage d’un superstructure en bois. On ne peut pas en visiter l’intérieur, mais on peut librement tourner autour. Le soir, elle est très joliment éclairée.

En coréen : 전주 풍남문 (Jeonju Pungnammun)
Adresse : 1 Pungnammun 3-gil, Wansan-gu
Ouverte toute l’année.

Gyeonggijeon et le musée des portraits royaux

Le sanctuaire Gyeonggijeon dédié au clan Yi de Jeonju se trouve au sein d’un immense parc ombragé, qu’il est très agréable de parcourir à pied. Beaucoup d’endroits sont propices aux selfies, et nombreux sont les Coréens en hanbok à prendre la pose. En plus du parc et des ses innombrables bâtiments, il ne faut pas oublier de visiter le musée des portraits royaux, qui abrite le portrait du roi Taejo, le fondateur de la dynastie Joseon.

On doit la pratique des portraits royaux (eojin en coréen) au confucianisme : selon cette philosophie, un portrait équivalait à une représentation spirituelle de la personne peinte sur le tableau. Objets de culte et symboles de l’autorité divine des rois, ils étaient souvent réalisés en taille réelle, avec un luxe de détails sur les vêtements. Peindre un portrait royal était un immense honneur pour les artistes de la Cour, et ceux qui étaient admis à le faire étaient choisis très rigoureusement.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article que j’ai dédié à cette visite incontournable : Gyeonggijeon et le Musée des portraits royaux à Jeonju.

En coréen : 경기전 (Gyeonggijeon)
Adresse : 44 Taejo-ro, Wansan-gu
Prix d’une entrée : 3 000 wons (env. 2,20 euros)

La cathédrale catholique de Jeondong

La cathédrale de Jeondong (site historique national n° 288) se trouve en face de Gyeonggijeon. Il est difficile de la manquer tant son style roman et byzantin et ses briques rouges tranchent avec les autres bâtiments du village hanok de Jeonju. Le clocher central à douze fenêtres, avec ses tours jumelles en forme de dôme de part et d’autre de la flèche centrale, est particulièrement beau.

Cette église d’une grande importance historique a été construite sur le site où, en 1791, deux premiers chrétiens coréens, Yun Ji-chung et Gwon Sang-yeon, ont été les premiers martyrs catholiques du pays. Conçue par le père Poisnel, un homme d’église français, elle a été achevée en 1914.

En coréen : 전동성당 (Jeondong Seongdang)
Adresse : 51 Taejo-ro, Wansan-gu
Ouverte toute l’année. Entrée gratuite.

Jeonju Hyanggyo

De tous les bâtiments traditionnels de la ville de Jeonju, on dit que le plus élégant est cette école confucéenne, notamment à l’automne. Et ce n’est pas moi qui dirait le contraire ! Avec ses cinq ginkgos qui ont plus de 400 ans d’âge et son atmosphère paisible, j’ai été comme emportée par le souvenir des lettrés de la dynastie de Joseon qui ont étudié ici.

Jeonju Hyanggyo était un institut public d’enseignement secondaire pendant la dynastie Joseon. Il y a deux espaces distincts : le sanctuaire Daeseongjeon, au centre, servait aux rituels. La salle Myeongnyundang servait à l’étude. Aujourd’hui, c’est un lieu où l’on cherche à instruire les enfants aux valeurs traditionnelles et à l’éthique en général. On y réalise deux fois par an, au printemps et à l’automne, des rites dédiés à Confucius.

C’est un endroit tellement beau et romantique qu’il est souvent utilisé comme plateau de tournage.

Le sanctuaire Daeseongjeon de l'école confucéenne Jeonjy Hyanggyo

En coréen : 전주향교 (Jeonju hyanggyo)
Adresse : 139 Hyanggyo-gil, Wansan-gu
Ouvert de 9h à 18h en été, de 10h à 17h en hiver. Entrée gratuite.

Omokdae et Imokdae

Il faut s’éloigner à l’est du village pour visiter les deux pavillons historiques Omokdae et Imokdae. Il faut d’abord grimper une colline pour atteindre Omokdae, là où se serait reposé le roi Taejo après une bataille victorieuse contre les Japonais. Faites le tour de la passerelle en bois, pour ne pas manquer les très jolis points de vue sur le village hanok en contrebas.

Un pont qui traverse la voie express vous emmène ensuite à Imokdae, sur le mont Seungamsan. On dit de cet endroit qu’il était un terrain de jeu pour le roi Mokjo, l’arrière-arrière-grand-père du roi Taejo. Une balade du 15e siècle raconte qu’enfant, Mokjo jouait ici à la guerre avec ses amis.

Si vous ne deviez voir qu’un seul de ces monuments, préférez Omokdae, plus scénique.

En coréen : 오목대 (Omokdae), 이목대 (Imokdae)
Adresse : 55 Girin-daero, Wansan-gu
Ouvert toute l’année. Entrée gratuite.

Le village aux fresques mural de Jaman

Non loin des deux pavillons Omokdae et Imokdae, il existe un vieux quartier de Jeonju, un peu à l’abandon, qui a été revitalisé par la réalisation de peintures murales. Beaucoup reprennent les personnages des films d’animation des studio Ghibli (Totoro, Le château ambulant, etc.) ou bien sont des représentations liées à la culture populaire.

Ces représentations très colorées donnent de la fraîcheur à cet endroit et font de la promenade un moment très sympathique, alors même que nous sommes dans un quartier défavorisé.

En coréen : 자만벽화마을 (Jaman byeokhwa maeul)
Adresse : 1-10, Jamandong 1-gil, Wansan-gu
Ouvert toute l’année. Entrée gratuite.

Jeonju la gastronome

Jeonju est connue pour être la « ville du goût ». En fait, elle doit sa réputation à trois éléments : la culture du riz dans la plaine de Honam, celle des légumes sauvages dans les montagnes alentour, ainsi que la pêche dans les eaux de la mer Jaune.

L’UNESCO a intégré Jeonju à son réseau de « villes créatives », car la ville a fait d’énormes efforts pour maintenir une traditions culinaire séculaire : échanges avec les autres Cités de la gastronomie, participation aux forums internationaux, soutien aux chefs locaux, etc. En bref, c’est une ville où l’on peut manger divinement bien.

Le bibimbap, ce plat incontournable

Le bibimbap, qui signifie « riz mélangé », est un plat classique du répertoire culinaire coréen. Il est composé de riz garni d’une variété de légumes et de viande, à mélanger avec de la pâte de piment rouge (gochujang). Un bon bibimbap équilibré doit avoir au moins les cinq couleurs de base (jaune, blanc, rouge, noir et vert) et les cinq saveurs de base (sucré, salé, salé, épicé et amer). Il est généralement servi dans un bol en pierre chauffé, qui fait crépiter le riz, mais on peut aussi le déguster froid.

@Jacques Beaulieu / Flickr

La version de Jeonju utilise des pousses de haricot (kongnamul) et le riz est cuit dans un bouillon d’os de bœuf. La garniture est aussi plus élaborée, poussant les saveurs à l’extrême. Si l’on y ajoute de la gelée de glands (hwangpo muk) et du tartare de bœuf (yukhwe), on a alors un plat très chic… et très cher !

Il existe bien sûr d’autres spécialités à goûter, comme la soupe aux sabots de vache (ujok tang), la soupe de riz aux pousses de haricot (kongnamul gukbap) ou encore les nouilles jajangmyeon à l’eau (mul jajangmyeon). Laissez-vous aller à testez !

Où déjeuner d’un bibimpbap à Jeonju ?

  • Hanguk-jip, au 119 Eojin-gil : ce restaurant sert la version traditionnelle depuis 1952.
  • Gyodong Croquette, au 126 Gyeonggijeon-gil : ce restaurant de rue sert des brioches frites ou des baguettes garnies au bibimbap pour 3 000 wons (env. 2,2€). Inventif !

La maison de thé Gyodong Dawon

Il existe plusieurs très jolies maisons de thé à Jeonju, mais celle-ci a ma préférence. On est ici dans une maison traditionnelle en bois, avec une large ouverture vers le jardin par lequel on entre. L’endroit est calme et propice à la méditation et le thé de grande qualité.

S’il n’y avait plus de place, tentez votre chance chez Daho, au 12-3 Taejo-ro.

En coréen : 교동다원 (Gyodong dawon)
Adresse : 65-5 Eunhaeng-ro, Gyo-dong, Wansan-gu
Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 11h à 22h30.

Le marché de Nambu

Un dicton dit qu’aucun mariage ne peut se faire sans un passage au marché de Nambu ! Car à Nambu, on trouve littéralement de tout, ameublement, vêtements, et bien sûr, nourriture !

Cet incroyable marché est très connu pour son activité nocturne : la foule se presse dans les allées étroites, n’hésite pas à attendre de longues minutes pour accéder à des plats de street food à emporter, c’est vibrant et exaltant. À ne pas manquer en début de soirée, avant de repartir pour Séoul.

Stands nocturnes de nourriture sur le marché Nambu à Jeonju

En coréen : 전주 남부시장 (Jeonju Nambu sijang)
Adresse : 2-242 Jeonong 3-ga, Wansan-gu,
Ouvert toute l’année. Entrée gratuite.

Jeonju la culturelle

Le festival international Sori de Jeonju

Chaque année, début octobre, ce rendez-vous de musique traditionnelle enchante les mélomanes. Du pansori, le récit chanté coréen, aux musiques du monde, c’est l’occasion de faire de belles découvertes musicales. « Sori » veut dire à la fois « son’ et « voix » en coréen. C’est un festival qui remonte au début des années 2000 et qui dure quelques jours.

Crédits photos : Sori festival

En coréen : 전주세계소리축제 (Jeonju segye sori chukje)
Adresse : 1F Conference Hall, Sori Arts Center of Jeollabuk-do, Sori-ro 31, Deockjin-gu, Jeonju-si
Site Internet : www.sorifestival.com

Les ateliers de fabrication d’hanji

Le hanji est le nom donné au papier traditionnel coréen. Fabriqué à partir de longues fibres de mûrier, il est d’aussi belle qualité que le papier japonais, et Jeonju en a fait l’une de ses attractions touristiques. Pour vanter sa robustesse et sa durabilité, un proverbe dit que le papier coréen dure 1000 ans, tandis que la soie ne dure que 500 ans. Il est utilisé dans divers domaines artistiques, notamment la peinture, la calligraphie, l’artisanat et l’architecture.

Si vous aimez particulièrement le papier coréen, une visite au musée du hanji, dans l’arrondissement de Deokjin-gu, s’impose. Il expose plus de 3 000 objets, et on y apprend toutes les étapes de fabrication. Mais ce musée est relativement éloigné du village hanok, je vous invite donc plutôt à vous rendre au Centre culturel des éventails, où vous pourrez réaliser votre propre éventail en hanji. Un beau souvenir à rapporter de votre séjour !

En coréen : 전주부채문화관 (Jeonju buchae munhwagwan)
Adresse : 93 Gyeonggijeon-gil, Wansangu
Ouvert toute l’année. Entrée gratuite.

Comment se rendre à Jeonju ?

Rejoindre Jeonju en train depuis Séoul
Les trains à grande vitesse KTX partent des gares de Séoul ou de Yongsan, avec 6 trajets quotidiens. On arrive à Jeonju en 1h50 environ, pour un montant de 34 600 wons (env. 25€). Les trains ordinaires partent de la gare de Yongsan, mais s’ils sont moins chers (13 800 wons, env. 10€), il vous faudra compter 2h40 de trajet. Une fois arrivé, prenez un taxi de la gare de Jeonju jusqu’au village, compter environ 6 à 8 000 wons (env. 4,5 à 6€).

Rejoindre Jeonju en bus depuis Séoul
Il existe une navette spéciale qui vous permet de rejoindre Jeonju en bus depuis Séoul. Lisez notre article qui explique tout en détail : La navette pour le village hanok de Jeonju. Si vous souhaitez utiliser un bus local, vous pouvez en prendre un au terminal des bus express ou au terminal Nambu à Séoul. Dans les deux cas, comptez 2h50 de trajet.

Se déplacer dans Jeonju
La marche est conseillée, car tout peut se faire à pied. Mais vous pouvez louer des Segways, des scooters ou des vélos électriques, à partir de 8 000 wons (6€) pour 1/2 journée.

Pour finir, je vous donne le lien vers le site Internet de la ville de Jeonju (en anglais) : il vous fournira des renseignements complémentaires bienvenus.

J’espère que ce guide complet vous permettra de planifier une journée de visite dans la belle Jeonju. C’est une ville qui vaut assurément le détour en Corée du Sud.

Site Internet de la ville de Jeonju

La ville de Jeonju édite un blog en anglais, « Feel Korea in Jeonju », dans lequel elle présente chaque semaine une activité à expérimenter en ville.

Jeonju City Blog

Carte de Jeonju et de ses sites touristiques


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