Les premières traces de présence et d’activité humaine en Corée du Sud remontent au Paléolithique. Période Gojoseon, Trois Royaumes, Goryeo, Joseon, occupation nipponne, l’histoire de la péninsule coréenne est riche et fascinante. Cette présentation générale ne refait pas l’histoire, mais replace le pays dans son environnement social, politique et économique actuel.
Un pays scindé en deux
En 1945, après la fin du protectorat japonais sur le pays, la péninsule coréenne a été divisée en deux par les commandements russes et américains, d’après une ligne de partage située aux environs du 38e parallèle : la « République populaire démocratique de Corée » au nord (joseon minjuju ui inmin gonghwaguk, 조선민주주의인민공화국), la « République de Corée » au sud (Daehan Minguk, 대한민국).
Depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953), il y a de chaque côté de cette ligne de démarcation militaire (LDM), une zone tampon de 4 km de large, communément appelée la zone coréenne démilitarisée, ou DMZ (de l’anglais Demilitarized Zone, en coréen, hanbando bimujang jidae, 한반도 비무장 지대). Elle s’étale sur 248 km, d’est en ouest, et on ne peut pas la franchir. Le seul point de passage possible sur cette frontière est celui de la Joint Security Area (JSA, ou zone de sécurité commune), à 1 km à l’est de l’ancien village de Panmunjeom (판문점), aujourd’hui disparu.
La péninsule sud-coréenne
La Corée du Sud compte 51,6 millions d’habitants, répartis sur une surface de 100 210 km, c’est-à-dire six fois moins que la France. La montagne est omniprésente (près de 70% du territoire), les zones habitables sont donc densément peuplées (530 habitants au km²). Ainsi, Séoul, la capitale, est six fois plus grande que Paris !
C’est un pays également maritime : la péninsule possède 2 413km de littoral. Il y environ 3 300 îles en Corée du Sud, et la plus grande d’entre elles est l’île volcanique de Jeju, inscrite au patrimoine naturel mondial de l’UNESCO.
La langue parlée en Corée du Sud est le coréen (hangugeo, 한국어), l’écriture est le hangeul (한글), et la monnaie est le won (원), symbolisé par un « w » barré ₩.
La fête nationale est le 3 octobre, date de la fondation du pays en 2333 av. J.-C., par le légendaire Dangun, l’enfant du dieu du ciel et d’une ourse métamorphosée en femme.
Le Pays du matin calme est un autre nom donné à la Corée. C’est en réalité une traduction erronée du terme 朝鮮 (Choseon ou Joseon, 조선), qui désigne le royaume du même nom. La traduction exacte serait plutôt « Pays du matin frais », mais les deux désignations sont possibles (nota bene : sur ce blog, nous utilisons essentiellement la première).
La société coréenne
L’origine ethnique de la population est l’une des plus homogène au monde : 99% de la population est d’origine coréenne, seuls 1% des habitants sont d’origine chinoise ou japonaise. Plus précisément, le patrimoine génétique des Coréens est rattaché aux tribus d’Asie Centrale et aux peuples de Mongolie.
L’identité coréenne repose sur les valeurs familiales : les parents sont dévoués à leurs enfants, et ces derniers doivent honneur et respect à leurs aînés. Ce sens aigu des obligations prend sa source dans les croyances confucéennes. Encore aujourd’hui, presque toutes les familles coréennes pratiquent des rituels pour honorer leurs ancêtres.
L’éducation est une autre valeur fondamentale en Corée du Sud. C’est la voie toute tracée pour réussir. La pression sur les élèves est très forte, beaucoup suivent des cours complémentaires dans des établissements privés (hagwon, 학원), pour préparer le suneung (수능), l’examen d’entrée à l’université. Poursuivre ses études supérieures à l’étranger, notamment aux États-Unis, est une façon d’augmenter ses chances de trouver un emploi. La France est une destination prisée aussi : elle accueillait près de 3 300 étudiants coréens en 2018.
Le sentiment d’appartenance nationale est particulièrement fort en Corée. La nationalité ne se transmet que par la filiation, par exemple. Et même si les résidents de la capitale accueillent facilement les personnes étrangères, il n’est pas toujours facile de se lier d’amitié avec les Coréens.
Institutions politiques coréennes et économie
La Corée du Sud est une république présidentielle, dont les principes démocratiques sont récents (fin des années 80). Le pouvoir exécutif revient au chef de l’État, élu au suffrage universel (Moon Jae-In, depuis 2017). Le législatif est du ressort d’une seule chambre, l’Assemblée nationale (Gukhoe, 국회). La Cour suprême, le Conseil constitutionnel et les différents tribunaux complètent le dispositif pour la partie législative.
La Corée du Sud est membre de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) depuis 1996. Selon le dernier rapport du FMI (Fonds monétaire international) en novembre 2020, son PIB la classe au 10e rang mondial. L’économie sud-coréenne a été relativement épargnée par la récession mondiale due au COVID-19, dans la mesure où elle a pris très tôt des mesures sanitaires drastiques.
Le taux de chômage en Corée du Sud est de 3,1% en 2021, c’est-à-dire que le pays est dans une situation de plein emploi. C’est un chiffre relativement stable dans le temps (3,2% en 2012, 3,8% en 2017). Mais la part des chômeurs âgés de 25 à 29 ans est particulièrement importante, de l’ordre de 21,6%. Elle est la plus élevée de tous les pays de l’OCDE.
La Corée du Sud est connue pour ses chaebol (재벌), des conglomérats familiaux apparus à la fin des années 60, comme Hyundai, Samsung ou LG. Ils ont bénéficié du soutien de l’État, et sont devenus les principales sociétés exportatrices du pays.
Les principales divisions administratives de la Corée du Sud
La Corée du Sud est divisée en 9 provinces :
- Gyeonggi-do (경기도)
- Gangwon-do (강원도)
- Chungcheongbuk-do, ou Chungcheong du Nord (충청북도)
- Chungcheongnam-do, ou Chungcheong du Sud (충청남도)
- Jeollabuk-do, ou Jeolla du Nord (전라북도)
- Jeollanam-do, ou Jeolla du Sud (전라남도)
- Gyeongsangbuk-do, ou Gyeongsang du Nord (경상북도)
- Gyeongsangnam-do, ou Gyeongsan du Sud (경상남도)
dont 1 province autonome :
- Jeju-do (제주도)
Elle compte 2 villes spéciales :
- Séoul (서울)
- Sejong (세종)
et 6 villes métropolitaines :
- Busan (부산)
- Daegu (대구)
- Daejeon (대전)
- Gwangju (광주)
- Incheon (인천)
- Ulsan (울산)
Chaque ville ou province est elle-même divisée en villes, arrondissements, quartiers, etc. L’infographie ci-contre détaille l’administration territoriale de la Corée du Sud.
Saisons et fuseaux horaires
Le pays vit au rythme des quatre saisons. Au printemps (mars, avril, mai), le temps est clair et sec, mais l’air est souvent pollué par des particules fines provenant de Chine (misae monji, 미세 먼지). En été (juin, juillet, août), le temps est chaud et humide : la mousson (jangma, 장마) commence fin juin et dure environ 30 jours. Ainsi, la Corée reçoit 50 à 60% des précipitations annuelles pendant l’été, et connaît en moyenne 2 à 3 typhons. L’automne (septembre, octobre, novembre) est clair et sec, les températures sont souvent très agréables. L’hiver (décembre, janvier, février) est très froid, voire glacial. Il y a peu de précipitations, mais parfois des épisodes neigeux.
Toute la Corée du Sud est dans le fuseau horaire UTC/GMT+9. Mais en raison du système de l’heure d’été valable en France, le décalage horaire est différent :
- De novembre à mars, le décalage horaire entre la Corée et la France est de +8h00.
- D’avril à octobre, le décalage horaire entre la Corée et la France est de +7h00.
Séoul
Le centre-ville de Séoul, la capitale de la Corée du Sud, ne se situe qu’à 45 km de la DMZ. Située sur le fleuve Han (Hangang, 한강), elle compte près de 11 millions d’habitants intra-muros. 25 millions si on inclut le Grand Séoul (Sudogwon, 수도권), soit près de la moitié des habitants du pays.
En raison de la proximité de Séoul avec son voisin du nord, et dans la crainte d’un éventuel conflit, une grande partie de l’administration a été transférée dans la ville nouvelle de Sejong, à quelques kilomètres au nord de Daejeon, dans le centre du pays. Pour autant, la maison présidentielle, Cheongwadae (청와대, la « maison au toit de tuiles bleues ») est située en centre-ville, au nord du palais royal Gyeongbokgung, et au pied de la montagne Bugaksan.
Séoul est divisée en 25 arrondissements municipaux : 14 sont au nord du fleuve Han, 11 au sud. Le centre historique se trouve essentiellement dans les arrondissements de Jung-gu et Jongno-gu.
Une trentaine de montagnes entourent Séoul. La ville est d’ailleurs ceinte depuis la fin du 14e siècle d’une immense muraille (Hanyang Doseong, 한양도성 ou Seoul Seonggwak, 서울성곽) qui s’étend du mont Bugaksan au nord jusqu’au mont Namsan au sud. Sur les 18 km de remparts et les 8 portes d’entrée d’origine, il ne reste aujourd’hui qu’une enceinte de 12 km et 6 portes.
Avec l’aide des États-Unis, et grâce à la croissance économique des années soixante et soixante-dix, la « petite » ville, lourdement endommagée après la guerre de Corée (1950-1953) est devenue une incroyable mégalopole, la 6e aire urbaine la plus peuplée au monde.
Les Français et la Corée du Sud
Entre 4 500 et 5 000 Français résident en Corée du Sud, le plus souvent à Séoul. Près de 200 entreprises françaises sont installées sur le territoire, employant 28 000 personnes. La langue des affaires est l’anglais, mais les Coréens lisent mieux l’anglais qu’ils ne le parlent.
Il existe deux lycées français en Corée du Sud, tous deux situés dans la capitale : le Lycée français de Séoul, dans l’arrondissement de Seochu-gu accueille 423 élèves de la petite section de maternelle à la terminale ; le Lycée international Xavier, dans l’arrondissement de Jongno-gu, accueille 77 élèvres et est homologué du CP à la sixième.
Le quartier français de Séoul, Seorae Maeul (서래마을) abrite une partie de la communauté française expatriée, en raison de la proximité du lycée français. En revanche, les jeunes installés dans le cadre d’un visa vacances-travail (PVT) ont tendance à privilégier des quartiers moins chers, comme Sinchon et Hongdae.
En 2019, le nombre de touristes français s’élevait à 110 000, sur un total de 17,5 millions de voyageurs. Le mois d’octobre est celui qui attire le plus les visiteurs, sûrement en raison du nombre important de festivals à cette époque de l’année.
Le phénomène de la « vague coréenne », hallyu (한류), explique le succès grandissant de la Corée du Sud en tant que destination touristique. Depuis les années 2000, le gouvernement coréen s’est appuyé sur les industries culturelles, notamment musicales et cinématographiques, et sur le marché des produits de beauté, pour dynamiser ses techniques de soft power et son influence dans le monde. Les Français y sont très sensibles, puisque 40 000 d’entre eux apprennent aujourd’hui la langue coréenne !
Carte de la Corée du Sud
Sources d’information
Wikipédia
The Republic of Korea
Korea Meteorological Administration
Korea Tourism Organization
FKCCI
OCDE
AEFE