QUELQUE CHOSE DE CORÉE DU SUD

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Les JO d’hiver 2018 viennent de se terminer, et il y a de fortes chances que tout le monde sache désormais qu’il existe sur notre planète un petit pays divisé en deux, qui répond au doux nom de Corée. Mais dépassé les Pyeongchang, Alpensia, « Team Kim » et autre cheerleaders nord-coréennes, que sait-on réellement de la péninsule ? Moi-même, blogueuse assumée sur la Corée du Sud depuis quelques années, je suis loin d’avoir exploré toutes les facettes de la culture coréenne. C’est pourquoi je ne pouvais pas rester insensible à la parution de « Quelque chose de Corée du Sud », aux Éditions Nanika.

Élise Ducamp, l’auteure de cet ouvrage, se propose de nous emmener en voyage au pays du matin calme. Mais pas un voyage habituel, où l’on parcourt les différents sites touristiques, un voyage au cœur de l’âme coréenne. Qu’est-ce qui fait l’identité des Coréens ? Comment perçoivent-ils le monde qui les entoure au regard de leur histoire et de leur façon de vivre ? Définir la culture coréenne est une vaste entreprise, comme le dit Élise. À laquelle elle s’est pourtant attelée avec, à la clé, un guide très complet qui devrait ravir tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la Corée du Sud.

Découpé en cinq grandes parties, « Quelque chose de Corée du Sud » se veut le plus complet possible. Et quitte à tout expliquer, autant commencer par le commencement ! Le chapitre sur l’histoire et la tradition vous donnera toutes les clés pour comprendre l’étonnante évolution de ce pays, depuis la période dite des Trois Royaumes jusqu’au récent miracle économique. Celui sur l’art et la culture vous dévoilera tout ce qu’il faut savoir sur l’architecture, la littérature, la musique ou le cinéma. L’étiquette à table ou encore la street food n’auront plus aucun secret pour vous dans un troisième chapitre intitulé « Kimchi et soju ». Le suivant, sur les religions et la croyance, vous entraînera sur les voies d’une religiosité hybride, où les fantômes chamaniques côtoient des animaux issus de la mythologie chinoise et où le bouddhisme s’accommode très bien de l’implantation chrétienne. Pour finir, le chapitre sur la Corée au quotidien vous fera voyager dans le monde d’aujourd’hui, celui que l’on connaît étrangement le mieux, en perpétuelle effervescence, mais aussi celui qui, sûrement, nous déroute le plus.

illustration mode coreennne quelque chose de corée
Avec l’aimable autorisation des Éditions Nanika.

À la lecture de cet excellent ouvrage d’introduction à la Corée du Sud, j’ai réalisé qu’il y avait encore beaucoup de choses que je ne connaissais pas. Tout un tas de petits détails sur lesquels je n’avais pas encore pris le temps de me pencher. Comme quoi, on ne sait jamais tout d’un pays que l’on pense bien connaître !

Pour finir, comme je suis curieuse, je suis allée poser quelques questions à Élise Ducamp. N’est-elle pas la mieux placée pour vous parler de son livre ? Découvrez ci-après les réponses qu’elle m’a très gentiment données.

Élise, tu es l’auteur de « Quelque chose de Corée du Sud ». Peux-tu nous dire ce qui a motivé ton choix d’écrire un guide sur la culture coréenne ?

En rentrant en France, j’ai cherché des ouvrages sur la Corée du Sud par curiosité, pour voir « ce qui se faisait ». Je me suis rendue compte qu’il y avait d’un côté des guides touristiques traditionnels qui ne font qu’une place extrêmement limitée aux aspects « culturels » (et pas toujours aux aspects les plus « utiles » à la compréhension du pays, mais ça c’est une autre histoire). Ces guides traditionnels ne servent, à mon avis, qu’à préparer son itinéraire de voyage. Et de l’autre, il y avait des ouvrages pointus d’histoire, de sociologie, de linguistiques, spécialisés dans un domaine ou sur une problématique particulière de la culture coréenne mais qui ne sont compréhensibles que si l’on a déjà des bases de connaissance. Entre ces deux extrêmes, rien. C’est ce qui m’a donné envie d’écrire : je voulais donner à voir la culture « vivante », celle du quotidien, des traditions, de manière accessible et intuitive pour donner envie aux gens de connaître la Corée du Sud !

Comment s’est passé ton premier séjour au « pays du matin clair ?

J’ai débarqué dans un pays dont je ne connaissais presque rien, un pays dont, bien entendu, je ne connaissais ni la langue, ni les mœurs, ni les coutumes. J’ai appris sur le tas. Chaque jour, c’était un peu « retour à l’école de la vie ». C’est une expérience qui force à la modestie, il faut accepter que l’on ne sait plus rien, que ce que l’on considérait comme acquis (lire, écrire, parler, manger la bouche fermée…) ne l’est plus. Il faut tout reconstruire et tout réapprendre. Ça demande une adaptation permanente et ce n’est pas toujours facile, loin de là. J’ai appris (un peu à mes dépens) que la culture coréenne n’était pas facilement accessible, qu’elle ne se laisser pas attraper aisément, qu’elle résistait. Mais si vous êtes motivé et que vous vous accrochez, vos efforts seront récompensés !

Je crois savoir que tu connaissais le Japon avant d’aller en Corée. As-tu eu un choc en arrivant à Séoul ? En quoi la culture coréenne te semble-t-elle différente des autres cultures asiatiques ?

Par rapport aux autres cultures asiatiques, je ne saurais pas dire, car je ne les connais que superficiellement et j’aurais peur de dire des âneries. Par contre, je connais effectivement assez bien le Japon pour y avoir passé beaucoup de temps… Avant de partir en Corée du Sud, j’avais entendu le traditionnel « Attention, la Corée, c’est très différent du Japon, tu verras », mais ce n’était pas très concret… Je n’ai pas vraiment eu de choc en arrivant à Séoul… À part peut-être le choc de la température haha. Je suis arrivée en juillet et pour le coup, je pensais savoir à quoi m’attendre, car j’étais habituée à l’été lourd et humide du Japon. Grosse erreur. C’est encore pire à Séoul !

Pour moi, les Coréens sont diamétralement opposés aux Japonais. Ils se dégagent d’eux une espèce d’urgence à vivre, à faire, à manger, à boire, à tout faire « palli, palli » (que l’on pourrait traduire par « vite fait, bien fait » ou littéralement « vite, vite ».), comme s’il n’y avait pas de lendemain. À table, à peine le kimchi jjigae (ragoût à base de kimchi, extrêmement pimenté) posé sur la table, on se jette dessus, on se brûle la langue, les yeux pleurent, le piment pique la gorge, mais cela fait du bien, cela rappelle que l’on est vivant. Les Coréens aiment vivre dans les extrêmes. Les Japonais détestent ça. Ils aiment être dans le « juste-milieu », à l’équilibre, toujours dans la demie-mesure, ils n’aiment pas les émotions trop fortes. Prendre 1 heure pour confectionner une boîte-repas ? C’est normal. Au déjeuner, on l’ouvre, on la regarde et on apprécie son aspect esthétique, puis on sort ses baguettes et on savoure chaque élément individuellement en lui accordant le temps qu’il mérite.

« Quelque chose de Corée du Sud » est un ouvrage très complet qui mêle adroitement le passé et le présent, la culture traditionnelle et les petites choses qui font le quotidien des jeunes Coréens d’aujourd’hui. À qui s’adresse cet ouvrage ? Quelle serait ton idée du lecteur idéal ?

Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui souhaiteraient découvrir la culture coréenne, mais qui ne savent pas « par quel bout la prendre ». C’est une sorte de vade-mecum de la culture coréenne, une porte d’entrée. Il n’y a pas de lecteur idéal. Il peut s’agir d’un voyageur en partance, d’un curieux qui s’est toujours demandé ce qu’était le chamanisme coréen, d’un fan de cinéma qui voudrait avoir les bases culturelles pour comprendre les détails du dernier film de Bong Joon-ho, d’un bookaddict qui voudrait pouvoir remettre en contexte ce qui est raconté dans Hors les murs de Pak Wan-seo, d’un foodie en manque d’inspiration qui se demande quel délice la Corée a à offrir… Comme tu l’as dit, c’est un livre très large qui aborde le passé comme le présent, les traditions et le quotidien… Le but est de donner une vision la plus complète possible, mais surtout de donner envie à chacun d’en savoir plus sur la culture coréenne.

photo quelque chose de corée
Avec l’aimable autorisation des Éditions Nanika.
Élise, tu es également co-fondatrice des Éditions Nanika. Peux-tu nous en dire un peu plus sur cette jeune maison d’édition ? Quels seront les prochains titres à paraître dans la collection « Quelque chose de… » ?

J’ai eu envie de créer Nanika pour les mêmes raisons que j’ai écrit le livre sur la Corée du Sud. Car à l’heure actuelle, quand on parle de « voyage », l’aspect culturel est quasiment toujours absent (ou fortement minoritaire) : on pense itinéraire, astuces, bons plans, top 10… Mais on se préoccupe très peu de la culture dans laquelle on voyage, de ses habitudes, de ses traditions, de ses croyances, de ces petits quelques choses du quotidien qui font l’esprit d’un pays. « Nanika », d’ailleurs, veut dire « quelque chose » en japonais. La boucle est bouclée.

Notre première collection s’appelle « Quelque chose de », et c’est une collection de guides culturels qui suivent le même « modèle » que celui sur la Corée. Ils sont écrits par des auteurs qui ont vécu dans le pays et qui abordent toutes les thématiques culturelles indispensables pour en appréhender au mieux la culture : histoire, traditions, art, religion, gastronomie, vie quotidienne… Bien entendu, selon les destinations, les catégories changeront, car chaque culture est unique, mais l’objectif reste le même : faire découvrir un pays par sa culture, et ce, de la manière la plus intuitive possible.

Pour l’instant la collection de décline en « Quelque chose de Corée du Sud » et « Quelque chose de Côte d’Ivoire » qui sortiront en librairie le 22 mars. Et à l’automne, on embarquera pour le Mexique et la Tunisie, encore deux destinations très différentes mais qui ont tant à nous faire découvrir !

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Merci à Élise Ducamp d’avoir pris le temps de répondre à nos questions et à toute l’équipe des Éditions Nanika pour leur excellent travail. Nous souhaitons une très longue vie à notre nouveau partenaire, dont nous suivrons les parutions avec beaucoup d’attention.

Pour vous le procurer :

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Quelque chose de Corée du Sud / Élise Ducamp
Éditions Nanika, 2018
ISBN : 978-2-9562476-0-9
176 pages
14,50 euros

Disponible en ligne chez notre partenaire Decitre

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