Busan, la deuxième ville de Corée du Sud, dynamique et attachante

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Deuxième ville de Corée du Sud par sa taille (3,6 millions d’habitants) et son activité économique (5ème plus grand port de conteneurs au monde), Busan ou Pusan selon les orthographes (釜山 : la montagne-chaudron) est riche de mille atouts : une population moins dense avec moins de trafic et de pollution, un coût de la vie inférieur à celui la capitale, une météo idéale été comme hiver, de grandes plages de sable, de belles montagnes sur lesquelles randonner, des sources chaudes, plusieurs universités, d’alléchants quartiers commerçants, une vie nocturne animée et des gens charmants. Nombreux sont les inconditionnels de Séoul, mais Busan est une destination formidable, à tout moment de l’année.

Busan et son port

Une ville maritime, véritable passerelle culturelle

Entre montagnes, plaines, fleuves et mer, Busan est une ville toute en relief. Le plus long fleuve de Corée du Sud, le fleuve Nakdong (nakdonggang 동강 ), coupe la ville en deux. À l’est, on trouve des paysages de basse montagne et à l’ouest, des plaines. La côte sud-est est bordée par de nombreuses plages.

On a retrouvé à Haeundae des vestiges du paléolithique. Les premières tribus sont apparues pendant la période Samhan (les Trois Han), au début de l’âge du fer. D’ailleurs, l’avènement du fer dans cette partie de la péninsule a permis une véritable révolution dans l’histoire de la Corée, en favorisant la riziculture, les échanges et la sédentarisation, sans laquelle les royaumes de Silla, Baekje et Goguryô n’auraient pas pu voir le jour.

Les ports de Busan et de l’actuelle Jinhae ont été ouverts au tout début du 15e siècle, pendant la période Joseon. Porte d’entrée maritime pour les personnes et pour les biens, Busan a toujours été une place forte pour la défense et les affaires diplomatiques : la ville est même devenue le centre des échanges culturels avec le voisin japonais, quand elle n’a pas été la porte d’entrée des envahisseurs lors de la guerre d’Imjin.

En 1905, la gare de Busan a été mise en opération, inaugurant la liaison Séoul-Busan. Le premier tram date de 1915.

Le rôle clé de Busan pendant la Guerre de Corée

Quand la Guerre de Corée a éclaté, Busan est devenue provisoirement la capitale de la République de Corée. Les réfugiés y affluaient de toutes parts, malgré un manque de nourriture et d’eau potable. Ils construisirent des cabanes et tentèrent de survivre en travaillant comme ouvriers à la journée ou comme vendeurs à la sauvette. Cet afflux de personnes a permis un certain brassage de la population et l’implantation de beaucoup d’artistes dans des quartiers préservés, comme Gamcheon. Perché sur les collines, ce village était un havre de paix pour ceux qui cherchaient un refuge loin des zones de combat. Soixante ans après, abstraction faite des hordes de touristes et d’une reconstruction un peu factice, cet ensemble de constructions colorées offre toujours une image de ce que pouvait être la Corée dans les années cinquante.

Village de Gamcheon à Busan

Saviez-vous que les nouilles milmyeon sont une invention des réfugiés ayant vécu à Busan ? Contrairement aux nouilles naengmyeon qui étaient fabriquées avec de l’amidon de pomme de terre, les milmyeon l’étaient avec la farine que les soldats américains distribuaient. Ce plat modeste, bon marché et réconfortant, est devenu un plat régional représentatif de Busan.

À l’époque de la guerre, Busan était le centre culturel et artistique de Corée du Sud. Les artistes se retrouvaient dans des dabang, des salons de thé, afin d’y échanger et de s’engager dans des activités créatrives. On pouvait y exposer ses peintures, y suivre des cours, publier des livres, etc. Ces salons étaient essentiellement implantés dans les quartiers de Gwangbokdong et Changseondong.

Une autre spécificité de Busan est la présence de nombreux marchés. Gukje, le marché international, s’est développé grâce au trafic de matériel d’approvisionnement de l’armée américaine (uniformes, couvertures, chaussures, chocolat…). Plus tard, ce sont les produits de contrebande qui ont fait sa renommée, malgré leur caractère illégal. Le marché a connu son apogée dans les années 60 à 70, a perdu ensuite de son envergure pour redevenir célèbre en 2014 grâce à la sortir du film éponyme Gukjesijang.

La Mecque du cinéma asiatique

Centre cinématographique de Busan

Dans l’esprit de beaucoup, Busan, c’est avant tout la Mecque du cinéma asiatique : en 1996, la ville a pris des airs de Cannes, en investissant le quartier de Haeundae en bord de mer pour y établir le Festival international du film de Busan (BIFF). Le Centre cinématographique de Busan (Busan Cinema Center), inauguré en 2011, est en devenu l’emblème architectural. Mais rien d’élitiste dans ce projet iconique destiné à faire rayonner la culture coréenne : en s’adressant aux cinéphiles passionnés de toutes origines et en donnant une place aux œuvres avant-gardistes, le BIFF est devenu au fil des ans un rendez-vous incontournable du paysage cinématographique asiatique.

À l’instar de Milan, Osaka ou Melbourne, Busan n’a pas à rougir du titre de « deuxième ville ». En 2014, Busan devient la première ville asiatique à être désignée ville créative par l’UNESCO. Busan, c’est avant tout une question de «  way of life », le mélange réussi d’un mode de vie sain le jour, entre mer et montagne, et d’une vie culturelle animée le soir.

La ville ambitionne d’accueillir et d’organiser l’Exposition Universelle 2030. Cet événement international organisé tous les cinq ans vise à promouvoir la destination, mais il s’agit aussi de montrer au monde entier une vision audacieuse de l’avenir. Le vote sera connu en novembre 2023, mais l’enjeu est stratégique tout autant qu’économique. Si vous êtes sur Paris en ce moment, ne manquez pas l’exposition « Frétillante Busan, le monde à portée de flots » organisée par le Centre culturel coréen jusqu’au 16 septembre 2023. L’occasion de découvrir aussi une collection d’œuvres numérique (NFT), qui rend hommage aux avancées technologiques de la deuxième ville de Corée du Sud.

Que faire à Busan ?

Vous pouvez rester plus d’une semaine à Busan, et pourtant ne pas réussir à en faire le tour, tant la ville est étendue et riche de son histoire politique et culturelle. Voici quelques suggestions :

  • Profiter de ses nombreuses plages : HaeundaeGwangalli, Songjeong, Dadaepo ;
  • Visiter des temples parmi les plus beaux de Corée du Sud : BeomeosaHaedong Yonggungsa, Samgwangsa ;
  • Arpenter les marchés de Jagalchi et Gukje dans le quartier de Nampo ;
  • Profiter de la vie nocturne dans les quartiers de Seomyeon et Haeundae ;
  • Vous promener ou randonner : parcs Igidae, Yongdusan et Taejongdae, cimetière du mémorial des Nations Unies ;
  • Vous perdre dans les ruelles du village culturel de Gamcheon.
Plage de Gwangalli à Busan

Et si vous n’êtes pas convaincu, allez voir l’article « Que faire à Busan ? 25 suggestions de visites », vous devriez y trouver votre bonheur. . Je vous invite aussi à relire la deuxième partie de mon carnet de voyage en Corée du Sud de novembre 2019, consacrée à Busan.

Busan vaut le détour, ne manquez pas de l’intégrer à votre itinéraire de voyage en Corée du Sud !

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