Carnet de voyage en Corée du Sud (Novembre 2019) : 2/ Busan

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Dans mon dernier article, je vous racontais mes dix premiers jours à Séoul en novembre dernier. Cela faisait deux ans que je n’étais pas retournée en Corée du Sud, et j’ai mis à profit ce voyage pour visiter les nouveaux sites de la capitale. On peut très bien décider de ne visiter que Séoul lorsqu’on voyage au Pays du Matin calme. Mais moi, je préfère découvrir la péninsule coréenne en profondeur et en général, je pars vadrouiller dans la campagne.

Toutefois, cette fois-ci, contrairement à mes voyages précédents, j’ai décidé de mettre le cap sur Busan et d’y rester tout le temps de cette seconde partie du voyage. J’ai renoncé à aller dans le Gangwon-do, une province située au nord-est, pour mieux consacrer toutes mes forces à la deuxième ville de Corée ^^. C’est une ville qui a beaucoup à offrir, comme vous pouvez le constatez si vous lisez mon article qui répertorie 25 suggestions de visites à Busan.

Est-je bien fait ? La réponse est mitigée. Si je n’avais jamais été à Busan, alors oui, passer six jours là-bas se justifiait tout à fait. Mais il s’agissait de ma troisième visite, et j’avais déjà vu les principaux sites touristiques. Honnêtement, j’ai parfois trouvé le temps long. J’ai vu de nouvelles choses, mais je suis aussi retournée sur les lieux d’endroits que je connaissais déjà. Et puis, il faut dire que Busan n’est pas aussi dynamique que Séoul, et la ville ne change pas au même rythme. Il y a de nouvelles constructions, c’est sûr, et de nouveaux secteurs qui semblent sortir de terre. Mais dans l’ensemble, les « vieux » quartiers restent ce qu’ils sont, voire même, se délabrent. Ma première impression en revenant à Busan a été : « C’est fou ce que la ville vieillit mal ! ». J’ai eu un petit pincement au cœur, je l’avoue, en constatant que tous les efforts portaient sur Séoul, au détriment du reste de la Corée.

Jour 10 : Le quartier Nampo-dong et le pont de Busan

Arrivée à la gare de Busan le mercredi 13 novembre vers 15h, la journée était bien entamée, et je me suis dépêchée de rejoindre mon hôtel, non loin de la station Nampo-dong, avant de mettre le cap sur le toit-terrasse du grand magasin Lotte, juste à côté. Car je sais que la vue depuis le toit rivalise presque avec celle de la tour de Busan, dont l’accès, lui, est payant. Et effectivement, je n’ai pas regretté mon choix, si ce n’est le vent qui soufflait si fort qu’on aurait cru à une tempête ! Mais la vue se dévoile à 360 degrés sur le port et la ville. Et on peut admirer, à la nuit tombée, les lumières du pont de Busan, qui changent de couleur toutes les 20 secondes et offrent un très beau spectacle.

Le port de Busan à la nuit tombée.

Après m’être réchauffée au café Angel-in-us situé sur le toit, je suis redescendue flâner dans la rue commerçante principale du quartier de Nampo-dong. Les illuminations de Noël étaient en cours d’installation. À la mi-novembre, c’est en général bien trop tôt pour les voir. Mais cette année, Busan accueillait un sommet commémoratif pour les 30 ans de l’ASEAN, et la ville a décidé de les installer avec quinze jours d’avance, pour que les visiteurs du monde asiatique en profitent à cette occasion. Chouette !

Illuminations de Noël devant le grand magasin Lotte de Busan.

Jour 11 : Le temple Samgwangsa, le parc des citoyens de Busan et le marché Jagalchi

Le lendemain, les lycéens de Corée passaient le suneung, le test d’aptitude à l’université. (C’est un peu notre baccalauréat.) Je suis donc montée au temple Samgwangsa, car je pensais y trouver du monde. (Le temple Jogyesa de Séoul est archi-bondé lors du suneung, on dirait que toutes les familles du pays s’y retrouvent pour brûler un cierge ^^.) Mais à Samgwangsa, ce n’était pas la même effervescence, et puis, je suis arrivée tôt. Le grand pavillon dédié à la prière s’est rempli un plus tard dans la matinée. Ce qui ne m’a pas empêché de faire le tour de cet incroyable ensemble architectural, perché dans la montagne, tout en me laissant bercer par un chant bouddhique carrément envoûtant qui s’échappait des hauts-parleurs.

L’un des bâtiments du temple Samgwangsa à Busan.

Puis, je suis allée à pied jusqu’au Parc des citoyens de Busan. C’était auparavant un camp militaire japonais, puis américain. En 2014, il a été rétrocédé à la ville, qui a décidé d’en faire un jardin public. C’est très grand, et il y a énormément d’installations, mais ce n’est pas forcément un lieu à visiter lorsqu’on est simple touriste. En revanche, les appartements en construction tout autour du parc vont bénéficier d’une jolie vue !

Pavillon de repos au Parc des citoyens de Busan.

J’ai fini la journée du côté du marché aux poissons de Jagalchi, à Nampo-dong. Les poissons sont vendus au rez-de-chaussée, et l’on y trouve des restaurants au premier étage. Tous les vendeurs viendront vous héler pour vous proposer de goûter leurs spécialités marines, et c’est difficile de faire un choix !

Le rez-de-chaussée du marché aux poissons frais de Jagalchi à Busan.

Jour 12 : Le MoCA et la plage de Dadaepo

Le lendemain, j’ai décidé de visiter deux lieux situés plutôt à l’ouest : le musée d’art contemporain de Busan et la plage de Dadaepo. Le MoCA est une bâtisse intéressante, dont la façade est agrémentée d’un jardin imaginé par le Français Patrick Blanc, inventeur des jardins verticaux. Les 175 espèces installées sur le mur proviennent de Corée, et symbolisent le lien entre le musée et l’environnement naturel de l’île d’Eulukdo sur laquelle il a été construit. L’île est en effet un observatoire duquel on peut apercevoir des oiseaux migrateurs, ainsi qu’une faune locale.

Le jardin vertical en façade du MoCA de Busan.

Le musée est intéressant pour ceux qui aiment l’art contemporain conceptuel et/ou numérique. Personnellement, je ne suis pas habituée à ces pratiques artistiques qui me déroutent. Mais il faut reconnaître que si l’on se plonge dans ces œuvres, on est vite pris par le message qu’elles véhiculent, ou plutôt les questions qu’elles génèrent. Et je ne suis pas mécontente de cette visite au final.

Après cela, direction Dadaepo Beach. Malgré la présence de grandes barres d’immeubles en front de mer, c’est l’une des plus belles plages de Busan. Le sable blond s’étend à perte de vue, et les baïnes donnent à la mer un joli relief. Sur le flanc gauche, un parcours côtier permet de se promener le long des rochers, tandis qu’à droite, le sentier écologique Gouni vous propulse au-dessus d’une vasière, dont les roseaux sont destinés à restaurer l’écosystème de cette zone.

« Shadow of shadow » de Young-Won Kim, sur la plage de Dadaepo à Busan.

En hiver, il n’y pas le spectacle musical « Coucher de soleil sur la fontaine aux rêves » (Dadaepo Sunset Fountain of Dreams), et je suis donc rentrée en fin d’après-midi. Mais Dadaepo est réputée pour ses magnifiques couchers de soleil et sans cela, je serai restée.

Jour 13 : Le village de Gamcheon, les plages de Songdo et Haeundae

Le lendemain, nous étions le 16 novembre. La journée s’annonçait belle. (Je dois dire que j’ai bénéficié de températures ultra-clémentes à Busan, avec près de 19 degrés, tandis qu’il faisait un froid de canard à Séoul.) Je me suis donc décidée à passer ma matinée dans le village coloré de Gamcheon, un incontournable de tout voyage à Busan. J’ai été doublement chanceuse : d’abord, parce que je suis arrivée par l’autre côté de la colline, et que j’ai pu me promener dans un quartier tout aussi charmant, mais totalement désert, me rendre au temple local d’où la vue sur Busan est superbe, et faire ensuite une pause dans un adorable café que je n’aurai jamais découvert autrement. Puis, parce qu’une fois dans les ruelles surchargées de Gamcheon, je suis montée par hasard à l’atelier d’un artiste peintre albanais, et que ce dernier m’a fait non seulement découvrir son studio fermé d’ordinaire au public, mais m’a également présenté son épouse coréenne, une charmante artiste elle-aussi installée dans le village. Malgré la présence assourdissante des touristes, comment ne pas aimer Gamcheon après ça ^^ ?

Le quartier coloré de Gamcheon à Busan.

L’après-midi, je suis de nouveau allée me promener en bord de mer, sur la plage de Songdo cette fois. Rien à voir avec Dadaepo, puisque la mer est surmontée des lignes de téléphérique qui relient le parc Songnim au parc Amnan. Il y aussi d’affreuses sculptures marines dans l’eau, ainsi qu’un ponton dit « skywalk », de 365 mètres de long, qui serpente au-dessus de la mer et entre les rochers. Alors que la plage était déserte, cette partie du bord de mer était au contraire noire de monde. Enfin, j’ai fait comme tout le monde : j’ai arpenté le ponton et admiré la laideur étonnamment très esthétique de tout ce qui m’entourait.

Le « skywalk » de la plage de Songdo à Busan.

Puis je me suis rendue sur LA plage la plus célèbre de Busan, j’ai nommé Haeundae, puisque la ville inaugurait ce soir-là les illuminations de Noël. Il y avait foule, je ne pense pas avoir bien vu les installations sur la plage elle-même, et au final, j’ai presque regretté tout ce trajet en métro bondé, car je n’ai pas trouvé cela exceptionnel (vous devez sentir au ton de mon discours que c’est à ce moment-là que j’ai commencé à trouver le temps long ^^).

Un petit garçon coréen au festival des illuminations de Haeundae.

Jour 14 : Le musée d’art de Busan et le Shinsegae Centum City

Le 17, je suis allée au musée d’art de Busan, dont les collections sont consacrées à l’art contemporain. Le musée propose dans ses salles permanentes un magnifique panorama d’œuvres d’artistes coréens, je vous le conseille absolument.

Une salle de peintures contemporains coréennes au Musée d’art de Busan.

En quelques minutes de marche, on accède facilement au Parc olympique de Busan, un joli jardin où les pins rivalisent avec de drôles de sculptures modernes, hommage de la ville à sa participation aux Jeux olympiques d’été de 1988.

Le Parc Olympique de Busan et ses sculptures énigmatiques.

Ce parc jouxte la rivière Suyeonggang, ainsi que deux autres attractions de Busan : le Busan Cinema Center, et le grand magasin Shinsegae Centum City, homologué au livre Guinness des records en 2009 comme étant le plus grand du monde. J’ai lu quelque part qu’il avait été détrôné depuis, mais il est assez grand pour qu’il m’ait donné des sueurs froides. Alors que j’étais au 9e étage dans le parc à thème Zooraji, entourée de dinosaures et de jeunes enfants, je voyais de l’autre côté du bâtiment une autre terrasse extérieure qui semblait bien plus adaptée à mon âge. Et bien, croyez-moi ou non, mais j’ai tourné en rond plus de 30 minutes et jamais je n’ai réussi à en trouver l’entrée ! Un truc de fou.

Le Centre du cinéma de Busan vue depuis une terrasse du grand magasin Shinsegae.

Jour 15 : Le village culturel Huinnyeoul, les quartiers de Chinatown et de Seomyeon

Le lendemain, alors que mes jambes commençaient à souffrir de ces longues marches à pied depuis presque 15 jours, je me suis donnée de la peine pour partir visiter le village culturel Huinnyeoul, qui surplombe la mer du côté de Yeongdo-gu. Cet endroit n’est pas aussi connu que Gamcheon, mais il a un certain charme et a servi d’arrière-plan au film The Attorney. Il est surtout extrêmement calme et paisible, et un chemin de randonnée pédestre permet de longer toute la côte et d’admirer au loin les navires de pêche en haute-mer, ainsi que quelques îles éparses dans l’océan. J’en reparlerai dans un prochain article.

Vue sur Busan depuis le village culturel d’Huinnyeoul.

De retour du côté de la gare de Busan, j’ai découvert avec surprise qu’il y avait un quartier chinois très coloré juste en face. Je me suis étonnée de voir que la langue secondaire y était le russe, jusqu’à ce qu’on m’explique que c’était le quartier « chaud » de Busan, et qu’il se transformait en temple de la prostitution le soir. Pas étonnant qu’on m’ait regardé bizarrement, moi, brebis égarée dans ce quartier de débauche ^^ . Entre nous, je n’ai pas fait le rapprochement tout de suite, vu qu’il ressemblait à n’importe quel autre Chinatown, avec ses lampions rouges et ses jolies portes décorées… Ce n’est pas vraiment une visite que je recommande de faire, même si, de jour, il n’y a pas vraiment lieu d’être sur ses gardes.

Chinatown, près de la gare centrale de Busan.

J’ai fini ma journée du côté de Seomyeon, et notamment de sa célèbre rue aux cafés. C’est un endroit plutôt pour les jeunes, très fréquenté le soir (Seomyeon est réputé pour être le temple de la street food à Busan). Je me suis posée au café Blackup, puis je suis rentrée à mon hôtel. Au fait, je vous ferai prochainement un article sur les cafés de Busan, j’ai profité de mon séjour pour en tester quelques-uns.

Le quartier commerçant de Seomyon à Busan.

Ainsi s’achève la deuxième partie de mon périple. En effet, dès le lendemain matin aux aurores, je prenais le train KTX pour rejoindre Séoul et l’aéroport d’Incheon. En 2020, je sais déjà que je serai trop occupée pour repartir en Corée du Sud. Mais j’ai engrangé suffisamment de souvenirs pour avoir de quoi écrire plusieurs mois encore sur ce blog.

C’est par ici que ça se passe si vous avez manqué la première partie de mon voyage !

Si ces deux articles vous ont intéressé, pensez à me laisser un petit commentaire, et dites-moi s’il y a une visite que vous voudriez que je détaille en premier. Merci et annyeong !


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2 commentaires

  1. Busan est une belle ville dite donc !! Je ne me renseigne jamais sur le tourisme en Corée du Sud en raison de la situation politique de la Corée, mais je dois dire que je suis étonnée. Je pense que je confonds cette partie de la Corée avec la partie Nord (je ne suis pas très branchée politique non plus).

    • La Corée du Sud est une république démocratique, qui plus est 12e puissance économique mondiale. C’est un pays très développé, qui a gardé beaucoup de ses traditions. C’est donc un vrai plaisir d’y voyager, en tout confort, entre culture traditionnelle et modernité :-).

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