L’île de la vache. C’est ainsi que se nomme Udo, toute petite île sud-coréenne située à moins de 3,5 km de Jeju. Elle tiendrait son nom de la forme de sa silhouette, telle qu’on peut la voir depuis la côte Est et le port de Seongsan. Il faut avoir une sacré imagination pour voir une vache allongée dans cette île presque plate, dont le plus haut sommet ne dépasse pas 130 mètres. Mais les Coréens aiment voir des symboles dans les formes de la nature, et c’est souvent que tel ou tel rocher sera comparé à un dragon ou tout autre animal. Et si l’on peut voir quelques ruminants brouter ça et là de l’herbe, on retiendra surtout de l’île d’Udo la beauté de ses plages de sable blanc et de ses eaux turquoises.
Udo, le petit paradis secret de l’île de Jeju
Rares sont ceux qui se rendent à Udo. En effet, Jeju recèle déjà de nombreux trésors naturels, et le temps manque souvent pour parcourir l’île. Je vous conseille de passer une journée entière sur Udo. Mais il est possible, comme nous l’avons fait Miss Kim et moi, de ne rester qu’une demi-journée sur l’île. Bien préparé(e), grâce aux conseils qui vont suivre notamment, vous devriez retirer le meilleur de cette visite. Pensez donc à l’inclure dans votre séjour, surtout si vous passez par le pic Seongsan Ilchulbong.
Udo ne fait que 17 km de circonférence. 1800 habitants y résident, et vivent essentiellement de l’agriculture et de la pêche. Comme l’indique un panneau touristique, l’île est une « mini-Jeju ». Elle centralise sur un petit territoire tout ce qui fait le charme de sa grande sœur : la présence des Haenyeo (ces femmes qui pêchent en apnée), des plages aux eaux cristallines, des sculptures de roches volcaniques, des chemins de randonnée…
Comme souvent en Corée du Sud, l’île possède huit vues à ne (soi-disant) pas manquer. Mais pour tout voir (notamment les n° 3 et 7), il faudrait rester au moins une nuit sur place.
- Jeonpo mangdo : la vue depuis le ferry qui mène à Udo ;
- Seobin baeksa : une superbe plage de sable blanc aux eaux turquoises ;
- Yahang eobaeom : la vue nocturne sur les bateaux de pèche illuminés ;
- Dong’an gyeonggul : une falaise avec grotte sous-marine au sud-est de l’île ;
- Huhae seokbyeok : la vue depuis la mer sur le pic Udobong ;
- Jidu cheongsa : la prairie verdoyante qui mène au pic Udobong, duquel on a un panorama sur le pic Seongsan Ilchulbong ;
- Jugan myeongweol : une autre cavité, où le soleil du matin se reflète sur les parois, formant le dessin de la lune ;
- Cheonjin gwansa : la vue sur le mont Hallasan depuis le village Cheongjin.
Je ne vais pas pouvoir vous parler de tous ces sites, car nous n’avons vu qu’une infime partie de l’île. En effet, je pensais pouvoir louer un véhicule sur place, mais cela n’a pas été possible. Je vous explique ci-après pourquoi.
Comment se rendre à Udo et comment se déplacer une fois sur l’île ?
Le ferry (port de Seongsan)
Pas de surprise, il faudra vous rendre à Udo… par la mer. Et cela tombe bien, car il y a un ferry quotidien, avec un départ toutes les trente minutes environ. La traversée ne dure que quinze minutes. Je vous donne les horaires et les tarifs en fin d’article.
Lorsque vous achetez un billet dans le terminal maritime, pensez à remplir la fiche d’identification et à la présenter avec votre passeport. Ne l’oubliez pas !
La voiture de location
Très mauvaise nouvelle : depuis août 2017, il n’est plus possible de prendre le ferry avec son véhicule de location. Il faut obligatoirement le laisser sur l’un des deux parkings du terminal de Seongsan (5 000 wons, soit env. 3,75 euros pour une journée).
La location d’un moyen de transport sur Udo
Là, ça se corse. Ou bien c’est moi qui n’ai pas de chance… Il est vrai que nous sommes parties hors saison. Arrivées sur place, et très tôt en plus, tout était bien vide. Nous repérons une agence de location de scooters électriques à deux places. On dirait des petites voitures de golf. Un jeune homme me demande tout d’abord si j’ai un permis de conduire international, ce qui est le cas. Mais ma tête ne doit pas lui revenir, car il me dit ensuite que c’est trop compliqué d’expliquer le fonctionnement du véhicule, il faudrait que je parle coréen… Il me propose alors de louer un vélo, mais cette fois-ci, c’est Miss Kim qui rencontre des difficultés. Elle a un petit gabarit et les vélos sont lourds et imposants… Bref, nous renonçons à louer quoi que ce soit. Nous repérons avec difficulté l’arrêt de bus, et nous attendons…
Pour info, la location d’un vélo simple vous coûtera environ 10 000 wons (7, 50 euros). Il faut trois heures pour faire le tour de l’île, un peu plus avec les arrêts que vous serez amenés à faire. Il existe aussi des vélos électriques.
La location d’un scooter est de 15 à 20 000 wons les 2 heures. Les tarifs peuvent toutefois diverger d’un loueur à un autre.
Le bus
Udo a son propre système de bus. Des shuttle bus qui font le tour de l’île en trente minutes. Le prix est de 5 000 wons (env. 3,75 euros) pour la journée, vous pouvez monter et descendre à volonté. La seule difficulté est de repérer les arrêts du bus…
Depuis l’année dernière, l’île s’est dotée de « ebus-7 », une flotte de vingt véhicules électriques qui peuvent accueillir jusqu’à 15 personnes.
Dans notre cas, le bus n’arrivait pas, et nous avions déjà perdu un temps fou, alors nous sommes parties à pied, en direction du nord.
La marche à pied (Olle Trail 1-1)
En effet, une autre façon de se déplacer sur l’île consiste à marcher. Udo accueille le chemin de randonnée dit « Olle Trail 1-1 », de 12 km environ. À peu de choses près, vous suivez la route principale. L’île est relativement plate, et la randonnée n’est pas trop difficile (comptez 4 à 5h pour faire le tour).
Que voir et que faire à Udo ?
Que vous preniez par le nord ou par le sud, que vous soyez à pied ou à vélo, vous ne pourrez pas manquer les principaux sites d’intérêt de l’île.
La plage de Seobin Baeksa
Une superbe plage corallienne de sable blanc, magnifiée par les eaux turquoises et les rochers volcaniques noirs. On y trouve des algues rouges calcaires, aussi nommées corallinacées. Il est interdit d’en prélever, pour des raisons écologiques évidentes.
Le phare de Tuksaenggot
Il y a cinq phares sur l’île d’Udo et celui-ci est le plus septentrional. Sa tour octogonale est peinte en blanc, ce qui forme un joli contraste avec les petits cailloux noirs tout autour. Le bus ne s’arrête pas, mais il y a un parking pour vous garer si vous utilisez un autre moyen de locomotion.
La plage de Hagosudong
Une autre très belle plage de sable fin, sur la côte nord-est. Idyllique elle aussi, avec des eaux cristallines et de nombreuses formations rocheuses. Elle est très fréquentée l’été, grâce aux installations nautiques et à la présence de restaurants et de boutiques.
La plage de Geommeolle
Au sud-est, le bus s’arrête à Geommeolle, ce qui signifie « sable noir » dans le dialecte de Jeju. La plage n’est pas très grande (et plutôt sale au moment où nous y sommes), mais elle est magnifiée par les falaises qui la surplombent.
Il est possible de faire un tour en bateau depuis Geommeolle (10 000 wons, env. 7,50 euros), et c’est ainsi que vous pourrez vous approcher des grottes que l’on devine dans la roche. Une seule est accessible à pied, à marée basse.
Le pic Udobong
À quelques mètres de là, débute le sentier de randonnée qui monte vers le pic Udobong et son phare. Depuis les hauteurs, on a un panorama sur cette partie méridionale de l’île, qui apparaît soudain très champêtre. La montée est facile, le pic n’est qu’à 130 mètres de haut.
Comptez une petite heure pour faire l’aller-retour, voir un peu plus si vous voulez vous promener dans le parc-musée dédié à quelques phares célèbres.
Que manger à Udo ?
Il y a deux spécialités à ne pas manquer si vous visitez l’île.
L’une est la glace à la cacahuète. En effet, ce petit fruit de l’arachide est cultivé sur place ! Avec de la cannelle, chez Haha Hoho, en sorbet chez Udo Marylin Monroe, fermentée chez Jandigami, ou en parfait chez Bongkkeurang, bref, de quoi faire le tour de l’île en se régalant, comme vous le propose le site de l’office du tourisme de Jeju.
L’autre spécialité est celle du restaurant Pungwon (au 2427-1, Yeonpyeong-ri) : le riz frit Hallasan. Le riz a la forme du volcan Halla, tandis que les œufs brouillés représentent l’île de Jeju. Vous pourrez le commander pour la modique somme de 3 000 wons (env. 2,25 euros), en complément d’un plat principal à base de porc noir ou de seiche grillés.
Comment se rendre à Udo ?
En coréen : 우도
Ferry depuis Seongsan :
– Horaires : un départ tous les jours, sauf en cas de houle. De mars à octobre, le premier ferry part à 7h30. De novembre à février, le premier départ est à 8h. Les derniers départs se font à 17h l’hiver, de 17h30 à 18h30 le reste de l’année.
– Tarifs : adultes, 8 500 wons (env. 6,75 euros); écoliers, collégiens et lycéens, entre 3 200 et 8 100 wons (env. 2,40 à 6 euros); enfants entre 3 et 7 ans, 2 400 wons (env. 1,80 euros)
J’espère vous avoir donné envie de visiter l’île d’Udo. N’hésitez pas à poser vos questions en commentaires, si vous avez besoin de précisions supplémentaires. Bon voyage à Jeju !
Aaaah c’est super beau !
C’est cool que l’ile soit accessible en bus aussi, ça doit être plus pratique que Jeju haha !
Mais en vrai, faire le tour en 5h, ça passe, c’est faisable et ça permet de ne manquer aucun paysage ^^
J’hésite à l’ajouter à notre to do list; parce qu’il y a vraiment des belles choses. A voir si notre budget nous permettra cette visite 😉 On a déjà prévu de passer du temps à Busan et Jeju en plus de Seoul en tout cas.
Belle journée à toi,
Adeline
Merci Adeline. Comme je le dis dans l’article, c’est une visite que l’on peut facilement envisager depuis Seongsan Ilchulbong, le cône volcanique qu’il ne faut pas manquer si on va à Jeju. Si vous prévoyez 5 jours à Jeju, vous aurez le temps de faire le tour de l’île + Udo. Et pourquoi une journée supplémentaire pour Marado ? Jeju mérite qu’on y passe du temps. C’est agréable de suivre un rythme plus lent, tout en voyant toutes ses beautés naturelles 🙂
Un grand merci du conseil ! 🙂