20 suggestions de lecture pour les amoureux de la Corée de la Sud

Envie de lire un livre sur la Corée du Sud ? Il y a deux ans, nous vous avions présenté 12 romans et essais sur la Corée du Sud. Depuis, les sorties se sont succédé, il est temps de faire un bilan en cette fin d’année 2020. Ça tombe bien, lire est une activité toute indiquée en cas de confinement ! Sans compter que Noël approche, et avec lui, son lot de cadeaux à préparer. Voici donc mes suggestions de lecture en lien avec le Pays du Matin calme. Littérature coréenne ou essais d’actualité, guides de voyage ou manhwa, ouvrages pratiques ou de jeunesse, il y en a pour tous les goûts. Bonne lecture !

Romans coréens

Le Jardin interdit (Kim Da-Eun)

Situé dans les années 20, en pleine période de colonisation japonaise, ce roman mêle intrigue historique et géomancie coréenne (pungsu). Le gouverneur-général nippon qui dirige le royaume de Joseon, veut construire une « maison de vie » pérenne dans l’enceinte du palais Gyeongbokgung. Il fait appel au géomancien Kim. Alors que ce dernier se trouve face à un dilemme éthique, la résistance s’organise…

L’écriture de ce texte est profondément coréenne, mais on finit par s’habituer à cette prosodie unique. Les personnages sont nombreux et les intrigues s’entremêlent, alors il n’est pas toujours facile de suivre l’intrigue. Mais le roman est riche en terme d’apports culturels : les principes géomantiques, si chers aux Coréens, la famille royale, la colonisation japonaise… En nous plongeant dans cette époque fascinante, l’Atelier des Cahiers nous propose encore une fois un roman subtil, souvent déroutant, toujours intelligent.

Le Jardin Interdit
Kim Da-Eun
L’Atelier des Cahiers, 2019
ISBN 979-10-91555-54-8
172 p., 18 euros (papier)
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Kim Jiyoung, née en 1982 (Cho Nam-Joo)

Difficile d’être une femme et de faire carrière en Corée du Sud. Après le mariage et le premier enfant, il est courant qu’on attende des jeunes épouses qu’elles deviennent de douces mères au foyer, plutôt que de continuer à travailler. C’est un renoncement auquel beaucoup ne sont pas prêtes, même quand on s’appelle Kim Jiyoung et qu’on est une femme coréenne tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Enfin, à première vue. Car Jiyoung se comporte de plus en plus étrangement. Burn out ? Alcoolisme ? La vérité est peut-être toute autre…

Ce roman est une véritable dénonciation de la société patriarcale coréenne, telle qu’elle perdure depuis des décennies, malgré les tentatives gouvernementales pour améliorer le sort des femmes. Le constat est accablant, souvent implacable. Mais le message dépasse largement les frontières de la Corée, et en cela, il est très universel. Un roman que toutes les femmes devraient lire, pour ne jamais oublier que rien n’est acquis, même au 21e siècle.

Kim Jiyoung, née en 1982
Cho Nam-Ju
Éditions Nil, 2020
ISBN 978-2-37891-061-7
205 p., 18,50 euros (papier, version numérique disponible)
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Les mensonges du Sewol (Kim Takhwan)

Le 16 avril 2014, un drame bouleversant secoue la Corée : un ferry faisant la liaison entre Incheon et l’Île de Jeju, avec à son bord 325 lycéens de la ville d’Ansan, fait naufrage au large de Jindo. Sur les 476 passagers, 304 périssent dans la catastrophe, due sûrement à une surcharge de la cargaison. Erreurs dans la gestion du sauvetage, lenteur des secours, mensonges de la communication officielle, ce drame a fait prendre conscience au peuple coréen de ses problèmes structurels : collusion, corruption, mépris des règles de sécurité, et beaucoup d’autres encore.

L’auteur a choisi la forme du roman pour parler de la tragédie : un plongeur professionnel, de ceux qui se sont portés au secours des naufragés, écrit une lettre au juge chargé de l’affaire qui accuse l’un de ses collègues d’homicide. Ce plongeur a vraiment existé, et l’auteur qui a été très proche de lui pendant plusieurs mois, est resté très choqué par sa mort (probablement un suicide). En Corée du Sud, personne n’est sorti indemne de cette terrible tragédie du Sewol.

Les mensonges du Sewol
Kim Tak-hwan
L’Asiathèque (collection Monde coréen), 2020
ISBN 978-2-36057-254-0
286 p., 19,50 euros (papier, version numérique disponible)
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Les enfants du silence (Gong Ji-Young)

Un drame tiré d’une histoire vraie et encore un choc pour les Coréens, quand ils ont découvert l’horreur des faits qui se sont produits vers Gwangju, au début des années 2000.

On suit l’arrivée dans une école de province d’un professeur au chômage, venu de Séoul à la recherche d’un gagne-pain. Il parle un peu le langage des signes : tous les élèves de cette institution sont sourds-muets. Très vite, il note des comportements étranges, assiste à des scènes brutales. Pour comprendre finalement toute l’horreur de la situation : ces jeunes enfants handicapés sont victimes, depuis plusieurs années, de sévices et d’abus sexuels, avec la complicité de membres de la police et des autorités locales.

Cette lecture, je ne vous le cache pas, est très difficile. L’auteure, elle-même, écrit à quel point elle a été dépassée parfois pour toute cette horreur. Mais en dénonçant l’ignominie, elle a cherché à rendre justice aux victimes et à tous ceux qui ont œuvré pour leur venir en aide. Cette tragique affaire a été adaptée au cinéma, sous le titre Silenced, avec Gong-Yu dans le rôle principal.

Les enfants du silence
Gong Ji-Young
Éditions Picquier, 2020
ISBN 978-2-8097-1507-1
320 p., 19 euros (papier, version numérique disponible)
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Sang chaud (Kim Un-Su)

La toute jeune maison d’édition Matin Calme a décidé de monter un catalogue dédié aux polars coréens, en publiant son premier titre, Sang chaud, en janvier 2020. Et elle a frappé fort, avec un titre particulièrement noir, où la violence est pour le moins… sanglante. Âmes sensibles s’abstenir.

Dans un quartier de Busan contrôlé par une bande mafieuse, notre héros, la quarantaine, commence à se poser de sérieuses questions existentielles. Il aimerait posséder sa propre maison, se marier avec la prostituée dont il est tombé amoureux il y a longtemps. Mais il est aussi le bras droit du chef local, et se doit de répondre présent lorsqu’il s’agit d’exécuter les basses besognes. Comment sortir de la magouille et de la corruption ? Trahisons et règlements de compte pourraient bien faire basculer le fragile équilibre du pouvoir.

Sang chaud
Kim Un-Su
Matin Calme , 2020
ISBN 978-2-491290-00-9
469 p., 22 euros (papier, version numérique disponible)
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Génération B (Chang Kang-Myoung)

En perte de repères et confrontés à une pression sociale d’une grande dureté, les jeunes coréens subissent un système scolaire ultra compétitif. Pourtant, à force de travail, certains étudiants parviennent au seuil de la réussite. C’est le cas de la belle Seyeon : des résultats exceptionnels, une bourse d’études, un emploi assuré chez le géant Samsung. Mais voilà, Seyeon s’est suicidée dans l’étang du campus. Que s’est-il passé ? Et surtout, qu’est-ce qui explique la vague de suicides qui s’ensuit chez ses anciens camarades de classe ?

Après l’excellent Parce que je déteste la Corée, l’écrivain sud-coréen Chang Kang-Myoung nous revient avec une vision encore plus pessimiste de la société et de la jeunesse coréenne. Dans Génération B, on oscille entre polar et critique sociétale. Comment faire bouger les choses ? Quel avenir pour ces jeunes qui rejettent le modèle de leurs parents, parce que trop lourd, trop conformiste ? Bref, comment intégrer la société, tout en redonnant un sens à sa vie ?

Génération B
Chang Kang-Myoung
DeCrescenzo, 2019
ISBN 978-2-36727-072-2
224 p., 21 euros (papier, version numérique disponible)
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Essais socio-culturels coréens

Corée à cœur (Ida Daussy)

Ida Daussy est une célébrité en Corée du Sud, où elle s’est installée il y a près de trente ans. Après un mariage avec un homme du pays, deux enfants et un divorce retentissant, elle livre avec toute son énergie et sa fougue un essai sociologique très fourni, sur de multiples sujets qui lui tiennent à cœur : le multiculturalisme, l’immigration et son corollaire, le racisme, la famille, l’éducation, la sexualité, etc.

Femme de télévision et universitaire, Ida Daussy s’appuie sur sa propre expérience pour aborder les sujets qui fâchent, mais sans jamais renier son amour pour ce pays qui l’a accueilli. Son propos est très dense, très documenté. Alternant témoignages et statistiques, on sent à quel point l’auteure est passionnée par la société coréenne, société économique moderne qui a pourtant du mal à remiser au placard ses penchants traditionnels misogynes et patriarcaux. À lire pour éviter l’écueil de tout passionné : ne voir que les aspects les plus glamours du pays aimé. La Corée est formidable, mais loin d’être irréprochable. Le savoir ne peut qu’aider celles et ceux qui souhaitent s’y installer.

Corée à coeur
Ida Daussy
L’Atelier des Cahiers, 2019
ISBN 979-10-91555-54-8
172 p., 18 euros (papier)
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Mes Coréens (Georges Arsenjevic)

Ah, ces Coréens ! On les aime, c’est une évidence. Mais qui sont-ils vraiment ? « Ils sont généreux, attentionnés, solidaires, attachants, mais aussi hypersensibles et facilement inflammables… Ils placent l’intérêt du groupe au-dessus des caprices de l’ego, ont l’hospitalité chevillée au corps, mais ils sont aussi très susceptibles et s’en tiennent souvent au premier coup d’œil pour vous jauger grâce à leur nunchi… ». On pourrait s’en tenir à ce résumé éclairant et passer son chemin. Mais ce serait manquer le but de cet ouvrage, rempli d’anecdotes de la vie quotidienne et d’expériences vécues : nous faire comprendre ce qui nous différencie, nous les Français, des Coréens, en terme de mentalité et de comportement.

Non seulement l’auteur nous donne les codes culturels nécessaires à toute relation sereine et amicale avec les Coréens, mais il analyse nos relations communes au prisme de notre propre mentalité de Français. Après tout, psychosociologue de formation, le rédacteur en chef de la revue Culture coréenne sait de quoi il parle ! Et il fait brillamment, sur un ton léger et plaisant.

Mes Coréens : 35 années de rencontres et d’amitié
Georges Arsenjevic
L’Asiathèque, 2019
ISBN 978-2-36057-195-6
250 p., 25 euros (papier)
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Idoles (Marianne Weller)

Des livres sur la kpop, il n’y en a pas beaucoup sur le marché. Cette initiative d’une maman qui découvre la musique pop coréenne grâce à sa fille adolescente, est donc particulièrement bienvenue. L’auteure nous présente le groupe TVXQ, célébrissime dans les années 2000, avant qu’il ne vole en éclats et entraîne ses cinq membres dans une effroyable descente aux enfers.

Ce livre-enquête est à lire par tous les fans de kpop qui ne jurent que par les paillettes et refusent de voir l’envers du décor : la servitude des chanteurs à leur maison de production, qui s’apparente à une forme moderne d’esclavage, la mise en danger de la santé mentale de ces jeunes hommes et de ces jeunes femmes qui n’ont plus le droit à une vie privée, qui sont soumis à la loi du silence et à la vindicte des fans tous puissants. Pourtant, le monde de l’entertainement coréen continue de fasciner. Il est évident que le succès ne peut venir sans de réels efforts, voire renoncements. Au moins, cet ouvrage permettra de se faire une vision plus nuancée du monde musical coréen.

Idoles
Marianne Weller
L’Atelier des Cahiers, 2020
ISBN 979-10-91555-63-0
172 p., 18 euros (papier)
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Le pouvoir du nunchi (Euny Hong)

« Nunchi eoptta (눈치 없다) ». Je vous souhaite de ne jamais entendre cette expression dans la bouche d’un Coréen, car manquer de nunchi, en Corée du Sud, vous donne un sérieux handicap dans les relations sociales !

Mais c’est quoi le nunchi ? Selon Wikipédia, ce mot désigne l’art et la capacité d’écouter et d’évaluer ce que les gens pensent et ressentent. En gros, c’est votre aptitude à bien comprendre une situation, même lorsque celle-ci est obscure. Intuition, vivacité d’esprit, avoir du nunchi, c’est une compétence fortement attendue des Coréens. Et si nous avons tous cette capacité en soi, il peut être très utile de la développer si vous envisagez de vous installer en Corée du Sud. En nous apprenant à être attentif aux mots, mais surtout aux non-dits, cet ouvrage nous ouvre la voie pour saisir les opportunités et éviter les maladresses. L’auteure donne beaucoup d’exemples et de conseils de bon sens pour réapprendre à écouter l’autre. Le nunchi inonde toutes les sphères de la société coréenne, jusqu’au politique. Impossible d’en faire abstraction !

Le pouvoir du Nunchi
Euny Hong
Hugo New Life, 2019
ISBN 978-2-7556-4157-8
207 p., 14,95 euros (papier, version numérique disponible)
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Guides de voyage coréens

Quelque chose de Corée – 2e édition (Élise Ducamp)

Forte du succès de son guide de voyage culturel, l’auteure a enrichi la première édition en s’associant au service de cartographie Mapstr, un réseau social qui permet de partager ses lieux d’intérêt avec les utilisateurs de l’application. Ainsi, alors qu’on ne trouvait pas dans l’édition précédente ce type d’information, on peut désormais accéder gratuitement à une liste de 300 adresses et bons plans. De quoi planifier encore un peu mieux son voyage au Pays des Matins frais.

Quelque chose de Corée, 2e éd.
Élise Ducamp
Éditions Nanika, 2019
ISBN 978-2-9562476-8-5
195 p., 15 euros (papier, version numérique disponible)
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Gomawo (Lise Bouchereau & Laurianne Trably)

J’ai dédié un article complet à la critique de Gomawo, un guide touristique qui devrait intéresser les jeunes gens qui souhaitent s’installer à Séoul. Je vous invite donc à vous y reporter pour en savoir plus sur ses intentions et son contenu. Mais pour résumer, je dirai que son petit format est idéal à emporter, et qu’il fourmille de bonnes adresses pour chaque quartier de la capitale. Les auteures ont fait là un important travail de compilation, qui facilitera beaucoup le quotidien des voyageurs en Corée du Sud.

Gomawo : voyager malin en Corée du Sud
Lise Bouchereau, Laurianne Trably
L’Atelier des Cahiers, 2019
ISBN 979-10-91555-50-0
270 p., 13,90 euros (papier)
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Cinéma coréen

Les débuts du cinéma en Corée (Kang Chang-Il)

Quand on sait que chaque Coréen regarde en moyenne 4 films par an dans les salles obscures, dont la moitié sont des films nationaux, on comprend mieux pourquoi l’industrie du cinéma est florissante en Corée du Sud. Mais de quand date-t-elle exactement ? Sur une centaine de films datant du début du 20e siècle, une seule bobine a survécu : Carrefour de la jeunesse, réalisé en 1934 par An Chong-Hwa.

Propagande de l’impérialisme occidental, lancé en 1903, le cinéma a rapidement trouvé son public en Corée du Sud. Mais le muet n’avait pas la cote. Il a donc fallu inventer un genre hybride, au carrefour entre la projection et le spectacle. On découvre les premiers kino-drama (yeonswaegeuk) et le rôle du pyeonsa, une sorte de bonimenteur. Bref, un ouvrage passionnant qui présente le contexte historique et politique qui a entouré le tournage des films, la création de salles spécialisées et l’inauguration du premier festival de cinéma en Corée.

Les débuts du cinéma en Corée
Kang Chang-Il
Éditions Ocrée, 2020
ISBN 979-10-96382-14-9
260 p., 23 euros (papier)
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Textile coréen

Le pojagi (Choi Yang-Sook)

Si vous êtes fan de Corée du Sud et de Do It Yourself, ce livre est fait pour vous ! Le pojagi est une technique de patchwork : on assemble des morceaux de tissu (à l’origine, de simples chutes), pour envelopper ensuite des objets, protéger la vaisselle ou les meubles, voire créer une cloison semi-transparente.

L’ouvrage vous donnera toutes les clés pour réaliser votre propre pojagi : le matériel nécessaire, le choix des fournitures et, le plus important, les quatre techniques de couture, qui permettent de rendre le patchwork entièrement réversible. Suivez les pas à pas, bien expliqués, et initiez-vous à cet art traditionnel coréen de toute beauté. Votre intérieur vous remerciera !

Le Pojagi : une tradition coréenne
Choi Yang-Sook
Éditions de Saxe, 2019
ISBN 979-10-91555-63-0
103 p., 19,90 euros (papier)
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L’étoffe des rêves

Ce catalogue a été édité pour accompagner l’exposition du même nom au Musée national des arts asiatiques Guimet, à Paris, entre décembre 2019 et mars 2020. L’occasion pour le musée de présenter au public le formidable parcours de Lee Young-Hee, créatrice de mode coréenne, qui a passé sa vie à redonner au hanbok, le vêtement coréen, toutes ses lettres de noblesse.

Alors que sa fondation de Séoul a fermé ses portes en 2014, et suite au décès de sa mère en 2018, sa fille a fait don au musée français de 1 000 pièces : costumes anciens reconstitués, vêtements de haute couture, on passe ainsi de la plus haute tradition coréenne à des robes contemporaines d’une grande modernité. Lee Young-Hee a régulièrement présenté ses collections à Paris, réjouissons-nous du lien indéfectible qui lie nos deux pays à travers la mode coréenne.

L’étoffe des rêves de Lee Young-Hee
Choi Yang-Sook
La Martinière / Mnaag, 2019
ISBN 978-2-7324-9349-7
128 p., 22,50 euros (papier)
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Livres pour la jeunesse

Découvre le Japon et la Corée avec Nunaya

Ce n’est pas tous les jours qu’on parle de Corée du Sud dans les ouvrages jeunesse, alors je salue cette chouette initiative des éditions Fleurus. Certes, il aura fallu passer par un compromis (parler de Corée en regard de la culture japonaise), mais ne boudons pas notre plaisir.

La youtubeuse Nunaya (qui connaît bien la Corée pour y avoir vécu quelques années) a fait le choix de présenter les deux cultures côte à côte, dans des chapitres dédiés tour à tour à l’école, aux vêtements traditionnels, aux superstitions, à la gastronomie, etc. On comprend bien les similitudes entre les deux pays, et on s’en amusera même, tant elles sont parfois nombreuses. Mais on notera aussi les différences, et il sera intéressant que les jeunes les découvrent et se les approprient. Car la Corée du Sud n’est pas le Japon, loin de là. Confondre les deux serait une grave erreur.

La maquette est agréable et les anecdotes nombreuses, racontées dans un style adapté aux pré-adolescents. Il conviendra aussi aux parents angoissés qui découvrent avec effarement la Corée du Sud à travers les passions de leurs enfants (kpop, webtoon, etc.). Qu’ils se rassurent enfin ! Le pays du matin calme n’est pas une terre lointaine et obscure :).

Découvre le Japon et la Corée avec Nunaya
Nunaya
Fleurus, 2020
ISBN 978-2-215-17132-4
128 p., 12,95 euros (papier)
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À l’occasion de la sortie de Découvre le Japon et la Corée avec Nunaya, les éditions Fleurus s’associent à Sous le ciel de Corée pour vous faire gagner un exemplaire du livre ! Rejoignez-nous sur Facebook pour en savoir plus !

Coréen, le guide de conversation illustré

Oh, un petit guide de conversation pour les enfants qui visiteraient la Corée du Sud ! J’adore cette belle initiative des éditions Bonhomme de chemin consacrées aux voyages. Le livre est à destination des plus de 7 ans, et le hangeul est transcrit de manière simplifiée et adaptée à cette tranche d’âge (pas besoin de leur compliquer la tâche, l’important, c’est qu’ils puissent prononcer les mots).

Les doubles pages sont agrémentées de photos et d’illustrations, qui complètent des encarts dédiés aux lieux touristiques et à la culture coréenne. Le guide propose soit des mini-dialogues qui permettent d’entamer la conversation, soit des mots illustrés, comme dans un dictionnaire visuel. L’ensemble est dynamique et ludique. À emporter impérativement dans vos bagages si vous voyagez avec des enfants !

Coréen, le guide de conversation illustré
Hugues Bioret, Stéphanie Bioret, Julie Godefroy
Les éditions Bonhomme de chemin, 2020
ISBN 979-10-92714-43-2
97 p., 8,90 euros (papier)
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Manhwa

Deux femmes (Song Aram)

La vie quotidienne des jeunes femmes coréennes est une source inépuisable de récits et d’anecdotes. Ce roman graphique narre avec mordant et drôlerie les tristes mésaventures de deux amies : l’une enceinte, qui a dû faire un mariage de convenances, et qui ne s’entend pas du tout avec sa belle-famille ; l’autre, pigiste, qui vit une relation compliquée avec sa propre mère, et qui déchante après s’être installée dans la capitale Séoul, alors qu’elle espérait y trouver la liberté et le bonheur.

Deux femmes a fait partie de la sélection officielle du festival d’Angoulême en 2019. L’auteure y peint une société sans fard, dans laquelle la femme n’a malheureusement pas le beau rôle. Son style, simple et expressif, accompagne parfaitement cette histoire réaliste.

Deux femmes
Song Aram
Ça et là, 2018
ISBN 978-2-36990-256-0
167 p., 18 euros (papier, version numérique disponible)
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Le livre de Jessie (Park Kun-Woong)

À la naissance de sa fille Jessie, dans les années 30, une maman coréenne décide de commencer la rédaction de ses mémoires de guerre dans un cahier qu’elle lui léguera par la suite. Alors que le mari milite pour l’indépendance de la Corée dans un pays envahi par un Japon colonisateur, le couple doit finalement fuir et s’exiler en Chine.

Cette bande dessinée offre un regard intéressant, celui des exilés politiques coréens en Chine. Éloignés de leur terre natale, ils tentent de rester unis – et en vie – dans un pays d’accueil qui est lui aussi en guerre contre le Japon. Au milieu des combats, des raids aériens et des déménagements forcés, il y a fort heureusement une petite fille qui grandit pour le plus grand bonheur de ses parents. Un récit plein d’humanité qui fait la part belle aux valeurs essentielles pendant les temps difficiles : la famille, l’entraide et la transmission.

Le livre de Jessie : journal de guerre d’une famille coréenne
Park Kun-Woong
Casterman, 2019
ISBN 978-2-203-17170-1
357 p., 24 euros (papier, version numérique disponible)
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Jun (Keum Suk Gendry-Kim)

Les auteurs de cette sélection n’en finissent pas de régler leur compte avec la société coréenne, souvent empêtrée dans les préjugés. Ici, c’est le cas de l’autisme et du handicap en général. Jun est un jeune musicien de génie, pour qui le piano est un formidable moyen de communication. Jun est atteint de déficience intellectuelle. Heureusement, il bénéficie du soutien inconditionnel et de l’amour de sa famille.

Le récit de Jun est universel, car toutes les sociétés ont un long chemin à parcourir pour accepter le handicap. Il est traité ici avec tendresse, à l’aide du témoignage. L’auteure, qui est revenue en Corée après plusieurs années passées en France, s’est sentie très proche de ce garçon un peu différent. Elle-même avait du mal à retrouver les codes de la société coréenne. Elle a décidé d’en faire une bande dessinée touchante, pour transmettre un message fort et donner du courage à ceux qui connaissent des situations similaires.

Jun
Keum Suk Gendry-Kim
Delcourt, 2019
ISBN 978-2-413-01848-3
256 p., 19,99 euros (papier, version numérique disponible)
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2 commentaires

  1. Bonjour,
    Cet article m’a été fort recommandé car en fin d’année, j’ai le bac de français et je cherche une lecture cursive à présenter sur le thème de la Corée du Sud étant une passionnée. Cependant j’aimerais savoir si vous pouviez m’aider car le thème de cette année pour l’oral est « Rire et Savoir » et j’aimerais savoir si l’un de ces romans rentrent dans cette catégorie. En soi, un roman à l’apparence « drôle » mais qui reflète un sens caché, un savoir.
    Merci d’avance pour votre réponse à mon commentaire,
    Sinon ces livres en général m’ont l’air fort intéressant et je sens que je vais m’en commander quelqu’uns.
    Merci encore !

    • Bonjour Clémentine. Merci d’avoir parcouru ces propositions de lecture. Je ne pense pas qu’il y ait un livre ici qui réponde aux critères demandés. Je pense à un autre titre, « Pourquoi je déteste la Corée » de Chang Kang-Myoung, que j’ai trouvé drôle et pertinent à la fois. Il me semble aussi, mais je ne l’ai pas lu, que « Une famille à l’ancienne » chez Actes Sud, serait de la même verve, drôle et cynique à la fois.
      Bon courage pour tes études !

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