Essential Korean Vocabulary

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Essential Korean Vocabulary est un dictionnaire thématique rédigé par Kyubyong Park, un linguiste sud-coréen qui réside à Hawaii. Quand on commence à apprendre le coréen, on engrange beaucoup de vocabulaire et souvent, il est difficile de choisir entre tel ou tel mot, tel ou tel syntagme. Il y a beaucoup de synonymes dans la langue coréenne, car en réalité, c’est une langue qui manie les nuances avec une grande subtilité. Si l’on ajoute à cela les niveaux de politesse (un mot poli peut devenir tout autre dans un registre formel par exemple), on peut très vite avoir le sentiment de se laisser submerger par le lexique foisonnant du coréen. Essential Korean Vocabulary vous sera très utile pour apprendre le coréen, à condition de comprendre l’anglais bien sûr, l’ouvrage n’étant pas traduit en français.

Dictionnaires classiques versus dictionnaires thématiques

J’ai déjà un dictionnaire de coréen : le Korean Standard dictionnary des éditions Hippocrene, acheté il y a de cela quelques années. C’est un dictionnaire anglais-coréen rempli de fautes (j’ai arrêté de les compter tellement elles sont nombreuses !), mais il m’arrive quand même de le consulter ponctuellement.

J’utilise aussi le dictionnaire français-coréen proposé par Naver, dans une application smartphone bien pratique quand on est dans les transports en commun. Mais là encore, il ne me convainct pas parfaitement, bien qu’il ait pour lui l’avantage de proposer des exemples traduits dans notre jolie langue. Mais pour moi qui aspire à différencier les synonymes, il me rend la tâche encore plus ardue !

Un exemple : je cherche à dire « site Internet » et je tape donc le mot « site » : je me retrouve avec pas moins de 9 mots, sans presque rien comprendre de leur différence d’emploi ! Fort heureusement, le dernier mot proposé est « site web » donc je ne repars pas bredouille, mais tout de même, quid des 8 autres ?

La recherche du mot "site" dans le dictionnaire français-coréen de Naver.
La recherche du mot « site » dans le dictionnaire français-coréen de Naver.

Dans Essential Korean Vocabulary, Kyubyong Park a réussi un exploit, celui de catégoriser pas moins de 8 000 mots . C’est considérable si l’on en croit le professeur Argüelles, linguiste américain connu pour ses travaux sur les langues étrangères et spécialiste du coréen. Selon lui, 250 mots est la base minimale requise pour parler une langue étrangère ; 750, c’est le nombre de mots qu’une personne emploie chaque jour pour converser, tandis qu’avec 2 500 mots, on peut s’exprimer sur tous les sujets, même maladroitement. De 5000 à 20 000 mots, on est déjà dans le registre des locuteurs natifs (le dernier stade étant le nombre de mots qu’il faut reconnaître passivement pour lire et comprendre des œuvres littéraires).

Avec ses 8 000 mots, Essential Korean Vocabulary me garantit de parler couramment le coréen. En cela, le sous-titre de l’ouvrage « Learn the key words and phrases needed to speak Korean fluently » (« Apprendre les mots et expressions clés nécessaires pour parler couramment le coréen ») n’est pas qu’un simple argument marketing, et je suis sensible à cette belle promesse.

couverture

Un classement par thème et par situation

Voyons maintenant de quoi il retourne, en tournant les pages de cet imposant dictionnaire thématique (376 feuillets tout de même et un poids non négligeable de 683 grammes).

Dans sa courte préface, l’auteur précise à juste titre qu’il faudra que le lecteur connaisse déjà les règles de base de la grammaire coréenne et qu’il soit en mesure de lire le hangeul. En effet tous les mots sont écrits en coréen. Mais étant donné qu’ils sont toujours suivi de leur romanisation, si vous savez au moins prononcer les sons (par exemple « yeoja », la femme, se lit « yodja » avec un « o » ouvert et non pas « yéoja »), cela devrait tout aussi bien faire l’affaire.

L’auteur explique aussi que le vocabulaire est noté avec un système de points (de 1 à 3) selon son importance (3 indiquerait un mot très courant). C’est pour lui une stratégie d’apprentissage à prendre éventuellement en considération : ainsi on peut choisir au départ de se consacrer aux seuls mots les plus fréquents. Mais cela veut dire également que ce dictionnaire est adapté aussi bien aux débutants qu’aux plus avancés des apprenants. Ce sera donc un solide compagnon pour quelques années.

Les mots et les expressions sont regroupés en 36 chapitres thématiques, dont voici les intitulés :

1. Human Life13. Food and Eating 25. Industries
2. The Human Body 14. Living Arrangements 26. The Economy
3. Daily Activities 15. Family and Social Relations 27. Communications
4. Movement 16. Education, School, and Study 28. Traffic, Modes of Transportation
5. Health and Medicine 17. Work and the Workplace 29. The Universe and Nature
6. Feelings 18. Leisure and Sports 30. Plants and Animals
7. Thoughts 19. Arts, Music, Literature 31. Time and Time Concepts
8. Actions 20. Nations and Politics 32. Locations and Directions
9. Describing People 21. Law and Order 33. Describing Objects
10. Speaking 22. National Defense 34. Numbers and Quantities
11. Language 23. Society 35. General Concepts
12. Clothing and Shopping 24. Culture and Religion 36. Structural Words

À l’intérieur des chapitres, des sous-chapitres divisent encore un peu plus les informations. Par exemple, au chapitre 6 sur les sentiments, nous avons :

6.1 Pleasure, affection, wishes, awe, sympathy
6.2 Anger, hate, displeasure, Sorrow, Loneliness
6.3 Greed, regret, anxiety, boredom
6.4 Tension, fear, surprise, embarrassment

Comme vous pouvez le voir, c’est non seulement très complet, mais c’est classé selon les situations, ce qui est très pratique pour retrouver un mot précis et en même temps, pour le relier aux autres mots dans une même catégorie. Une excellente façon de rebondir et d’approfondir ses connaissances en coréen.

pp4-5

En général, chaque entrée du dictionnaire est accompagnée d’un exemple. C’est parfait pour apprendre un mot dans son contexte, surtout pour les personnes qui, comme moi, n’arrivent à rien avec des listes de vocabulaire à rallonge et dénuées de sens. Aucune des phrases n’est vraiment compliquée et bien au contraire, elles sont bien ancrées dans la réalité. Les mémoriser telles quelles, c’est se donner une chance de plus d’améliorer ses compétences orales en coréen.

Parfois, on trouve un encart qui précise l’utilisation d’un mot, le plus souvent d’un point vue culturel. C’est la petite touche en plus qui ne gâche rien à l’ensemble. Enfin, l’ouvrage se termine par deux index, l’un en coréen romanisé (parfait quand l’orthographe fait défaut – j’en connais déjà qui ricanent, eh oui, l’orthographe c’est mon point noir…), l’autre en anglais.

p6

En conclusion, c’est un ouvrage qui va droit à l’essentiel. Mon avis est très positif et je ne peux que vous le recommander pour étudier le coréen. Ah, si seulement nous avions une traduction française… Avis aux éditeurs !

Pour vous le procurer :

Essential Korean Vocabulary / Kyubyong Park
Tuttle publishing, 2015
ISBN :978-0-8048-4325-6
376 pages
19,95 dollars

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8 commentaires

  1. Je ne connaissais pas ce livre, il a l’air plutôt bien fait. Par contre il faut du courage pour s’attaquer à une liste de vocabulaire comme ça! Moi je préfère y aller petit à petit au fur et à mesure que je rencontre de nouveaux mots, ça permet aussi de les voir en contexte. Après je conseil d’en mémoriser une petite quantité par jour (pour moi c’est 10 mots!) pour ne pas être trop submergé. Mine de rien en 1 an cela fait 3600 mots 🙂

    • Oui je suis bien d’accord, c’est mieux d’apprendre les mots dans leur contexte. Selon moi ce dictionnaire est bien fait car il est accompagné d’exemples qui permettent de vérifier le sens des mots. Apprendre tout par cœur, ce serait en effet bien indigeste. En revanche c’est très pratique pour rédiger des petits textes… ou de grandes rédactions. Ici en France il y a souvent des concours de rédaction, avec de beaux lots à la clé 😉

  2. 10 mots par jour, c’est une excellente ration quotidienne. Mais la tenir 360 jours dans l’année, ce n’est pas donné à tout le monde !

    Mon beau-père (vietnamien, qui avait appris le français en quelques années, et le maîtrisait si bien qu’il avait fini professeur agrégé…) me conseillait 10 mots par jour + pour chaque mot, créer une phrase simple. Une démarche « active » qui permet de contextualiser le terme et de mieux le retenir.

    • 10 mots par jour, ça nécessite une grande rigueur… et beaucoup de motivation. Pour moi, c’est mission impossible (quelle que soit la langue d’ailleurs). Mais je suis plus que d’accord avec la méthode « active » préconisée. Et j’ajouterai que lire quelques lignes, aussi souvent qu’on le peut, c’est aussi un bon exercice pour mémoriser le vocabulaire (en se servant des petits textes que l’on trouve dans le Topik par exemple, à lire et relire jusqu’à ce qu’ils soient parfaitement limpides).

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