Apprendre le coréen en Corée du Nord avec Tangun

Le mois dernier, j’ai reçu un message de la part de la Revue Tangun, à propos d’un voyage linguistique en Corée du Nord prévu à l’été 2020. Sur le moment même, j’ai été un peu embêtée, car je ne voulais pas relayer une telle offre de séjour sur les réseaux sociaux, sans chercher à en savoir un peu plus. Bien sûr, je connaissais le sérieux de la Revue Tangun, qui est le vecteur de publication des chercheurs spécialistes des « trois » Corées. Mais quand même… On parlait de Corée du Nord, là, et comme je n’ai jamais réussi à me forger une opinion précise sur ce pays, ce n’était pas si évident pour moi.

Y aller ? Ne pas y aller ? Face à ces interrogations non résolues, j’ai plutôt proposé à mon correspondant de m’accorder une petite interview écrite, quitte à poser des questions qui fâchent. Il était d’accord, et il m’a mis en contact avec Manon, la jeune chercheuse qui accompagne les groupes en République populaire démocratique de Corée (RPDC). Je vous propose de lire ci-après les réponses qu’elle m’a apportées.


Bonjour Manon. La revue Tangun est éditée par le CRIC, une association à but non lucratif, qui s’intéresse aux études sur les « Trois Corées ». Depuis quand, et comment en est-elle venue à proposer des séjours linguistiques et culturels en RPDC ?

Concernant les séjours linguistiques, l’idée de proposer des voyages en Corée du Nord est celle de Patrick Maurus, professeur émérite de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO). En 2015, il propose de faire partir le premier groupe de Français à l’université centrale Kim Il Sung à Pyongyang, dans laquelle il a enseigné la littérature française. Le premier groupe était constitué de 11 membres et la durée du séjour a été de 40 jours. Depuis cette année-là, le CRIC (Centre de recherches indépendantes sur les Corées) propose des voyages chaque année à l’université pour y apprendre la langue coréenne.

  • Professeur de langue et de littérature coréennes à l’Inalco, Patrick Maurus a publié l’ouvrage « Les trois Corées » en 2018.

Quant aux séjours culturels, ils s’adressent à tous ceux qui souhaitent visiter la Corée du Nord pour une période plus ou moins longue. Les voyages culturels sont souvent thématiques et permettent également à des professionnels de « modeler » leur voyage selon leurs besoins et leurs envies. Étant donné que les séjours linguistiques s’adressent à des coréanophones, les voyages culturels quant à eux ne demandent pas la maîtrise de la langue coréenne. Nous tentons à travers ces voyages-ci de nous détourner des classiques voyages touristiques proposés par quelques agences de voyage.

L’idée générale, que ce soit pour les voyages culturels ou les séjours linguistiques, c’est de voyager autrement en Corée du Nord, d’y apporter un regard novateur et surtout, de pouvoir faire partager notre expérience et notre expertise de la Corée (ou des Corées) au service de ceux qui souhaitent découvrir le pays.

Vous avez ouvert tout récemment un nouveau site web pour les voyages en Corée du Nord, sur lequel on peut voir que plusieurs voyages sont en préparation. Est-ce que la RPDC est une destination qui attire de plus en plus de monde ? Pensez-vous pouvoir développer votre activité de « voyagiste » dans les prochaines années ?

Nous n’avons pas créé le site dédié aux voyages dans le but d’y développer davantage notre branche « voyagiste ». Nous avons créé d’abord revuetangun.com où se trouvaient des traductions, des articles scientifiques, des critiques et enfin, des voyages. Par soucis de cohérence et pour répondre au mieux aux attentes de nos différents publics, nous avons créé voyagestangun.com. D’un point de vue de la gestion, c’est plus facile pour nous et je pense qu’il en est de même pour le visiteur du site web. C’est plus aisé maintenant.

  • Le nouveau site web de la revue Tangun dédié aux voyages.

Ensuite, concernant l’engouement pour la Corée du Nord, il est certain que depuis quelques années maintenant, la destination devient à la mode. On constate d’ailleurs que le nombre de touristes chinois a explosé ces dernières années. Ensuite, avec les nombreux rebondissements politiques de ces derniers mois, le pays intrigue. Cela fait des années que la Corée du Nord fascine le monde occidental, mais il est vrai que de plus en plus de gens commencent à mettre en doute l’histoire qu’on leur raconte à la télévision et dans les médias de masse. Ils veulent aller voir par eux-mêmes, grâce aux circuits touristiques proposés par des agences pour quelques centaines d’euros. Dans le cas des séjours linguistiques que j’encadre, je constate surtout que le nombre d’étudiants en coréen bat des records d’inscriptions chaque année. Ayant été étudiante en coréen à l’université, je ne peux que constater cela. Les étudiants souhaitent également s’intéresser à la Corée du Nord. On ne fait pas une licence ou bien un master de sud-coréen, ça n’a pas de sens !

Concernant le développement de la branche «voyage» de l’association, nous aimerions pouvoir la développer. La Corée, c’est notre objet d’étude, mais c’est surtout et avant tout une passion qu’on aime partager avec le plus grand nombre. Il y a mille façons de visiter un pays, et nous sommes persuadés de pouvoir faire visiter la Corée autrement. Cependant, nous ne souhaitons pas devenir une agence de voyage. Il n’est également pas question de faire du profit avec des voyages. Nous sommes une petite structure, avec peu de personnes, et organiser des voyages, croyez-moi, c’est beaucoup de boulot. Nous sommes tous bénévoles et cela demande énormément de temps pour organiser tout cela. Rien n’est réellement défini quant au développement des voyages. Nous marchons aussi beaucoup à la demande des gens qui nous suivent et qui interagissent avec nous.

  • Vue de la ville de Pyongyang et son emblématique hôtel Ryugyong. Crédits photo : Manon Prud’homme.

Je suis dubitative à l’idée de voyager en RPDC, alors que le peuple Nord-Coréen souffre d’un régime autoritaire et ne bénéficie pas de toutes ses libertés. J’imagine que je ne suis pas la seule. Que dites-vous à vos détracteurs ? Comment expliquez-vous qu’il soit intéressant d’aller en Corée du Nord ?

C’est une question tellement complexe mais que tout le monde (moi y compris) s’est posée. Il est difficile d’y répondre, d’abord parce qu’elle est très orientée comme question. L’auriez-vous posée s’il s’agissait de la Chine ? Ou de l’Arabie Saoudite ? Ou de Cuba ? Je ne vais évidemment pas faire la liste des régimes autoritaires de la planète, mais vous comprenez que cette question est très orientée. Ensuite, elle est doublement difficile puisque la réponse que nous apportons nous fait passer pour de fervents défenseurs de la Corée du Nord, ce qu’évidemment, nous ne sommes pas et ne souhaitons pas être ! Je comprends en revanche toutes ces interrogations car elles sont légitimes. Je suis moi-même passée par une phase de questionnement liée à l’éthique de ces voyages.

Je prends souvent l’exemple du parcours que j’ai eu pour illustrer ce tiraillement auquel j’ai dû faire face. Avant de commencer mes études en coréen, j’ai lu le livre du journaliste Blaine Harden qui recueille le témoignage d’un rescapé de camp de travail nord-coréen, intitulé «Rescapé du Camp 14». Telle a été ma première approche avec la Corée du Nord et ce, avant même d’avoir commencé le coréen. Donc autant vous dire que j’ai eu rapidement un avis très défavorable envers le pays et son régime ! Rapidement j’ai été intéressée par le cas des réfugiés nord-coréens. Pendant mes trois années de licence de coréen, j’ai été bénévole pour une ONG américaine qui vient en aide aux réfugiés nord-coréens en Chine, aux États-Unis et en Corée du Sud. En parallèle, j’ai commencé à lire des ouvrages scientifiques sur la Corée du Nord, comme ceux de Bruce Cumings et d’Andrei Lankov. C’est à ce moment que j’ai commencé à prendre un peu de recul sur la Corée du Nord. J’ai fait un premier mémoire de master sur l’insertion des réfugiés nord-coréens en Corée du Sud, et aujourd’hui je fais mes recherches sur les espaces de loisirs en Corée du Nord.

  • Le fleuve Taedong et la tour du Juche, à Pyongyang. Crédits photo : Manon Prud’homme.

Ce que je veux montrer dans tout ça, c’est que tout n’est pas figé, et qu’avec le temps, quand on le souhaite, on peut se rendre compte que tout n’est pas ou tout noir, ou tout blanc. Au sein de l’association, nous demandons d’ailleurs à nos voyageurs de s’informer sur la Corée du Nord en leur donnant plusieurs références scientifiques (ou non) qui permettent de mieux comprendre le pays dans lequel ils s’apprêtent à voyager. Comprendre, ce n’est pas excuser, et ça ne sera jamais le cas. Nous ne demandons pas au monde entier d’adhérer à cela, nous demandons à chacun de faire preuve d’un peu de sens critique. L’association a fait le choix de ne pas faire de choix, justement. Nous étudions la Corée, dans son ensemble, de Jeju à Yanbian. Lorsque nous allons en Corée du Nord, ce n’est pas le gouvernement de Kim Jong Un que nous allons rencontrer, ce sont des professeurs, des étudiants coréens, des gens qui nous ressemblent finalement beaucoup, même si nous n’avons pas les mêmes idées. Nous souhaitons avant tout promouvoir les échanges humains, et en ça, nous sommes certains de remplir pleinement notre mission. Nous ne forçons personne à venir et personne ne repart de la Corée du Nord avec un pin’s à l’effigie des leaders. Chacun est libre de se construire son propre avis et de le faire savoir… à condition d’y être allé !

Quant à l’intérêt d’aller en Corée du Nord, il est simple : nous sommes tous chercheurs, et l’association a pour but de défendre et étendre les recherches francophones sur la Corée du Nord. Nous avons la chance de pouvoir offrir à certains l’occasion d’y aller pour une longue période grâce aux séjours linguistiques. Y aller, c’est pouvoir être témoin d’événements dont les touristes ne peuvent témoigner. Ce qui est souvent intéressant, c’est de comparer l’expérience faite lors des séjours linguistiques avec celle de touristes, encadrés par des guides à longueur de journée et qui n’y restent que quelques jours. L’autre point fort, c’est de pouvoir échanger avec les Coréens eux-mêmes. Nous n’avons jamais vu un de nos voyageurs revenir en France, et nous dire qu’il n’avait rien ressenti avec les Coréens qui nous avaient accueillis. Au delà de l’intérêt scientifique, c’est l’intérêt humain et culturel qu’il y a derrière. Il y a souvent un avant et un après Corée du Nord 

Parlons du prochain voyage linguistique à l’été 2020. A qui s’adresse-t-il et comment est-il organisé ?

Le séjour de cet été s’adresse à toutes les personnes qui souhaiteraient étudier la langue coréenne en Corée du Nord pendant un mois. Nous sommes accueillis par l’université centrale Kim Il Sung de Pyongyang, qui est la plus prestigieuse de Corée du Nord. Nous avons des cours de langue 6 jours sur 7, le matin uniquement. Les cours sont en coréen, c’est pour cette raison d’ailleurs que nous demandons aux voyageurs de maîtriser de solides bases en coréen pour pouvoir suivre les cours. Nous choisissons généralement les cours que nous voulons ; nous avons le choix entre la lecture, la conversation, l’expression écrite ou encore la grammaire. Tout cela se décide avec le groupe de voyageurs et les professeurs de l’université en début de séjour. Nous logeons dans le dortoir de l’université, auprès des autres étudiants étrangers et les étudiants nord-coréens. Tout cela se trouve dans le nouveau quartier de la Rue Ryomyong au nord-ouest de la ville de Pyongyang.

  • L’université Kim Il Sung à Pyongyang. Crédits photo : David Stanley / Flickr

Pendant la durée du séjour, je serai avec le groupe de voyageurs, que j’aurai réceptionné à Pékin. Sur place, nous avons plusieurs intermédiaires. Lorsque nous avons créé ces voyages, nous souhaitions établir des échanges solides avec les Coréens francophones de l’université Kim Il Sung. C’est pour cette raison que chaque année, l’université sélectionne 1 ou 2 étudiants coréens francophones (selon le nombre de voyageurs) afin de pouvoir d’abord lui faire rencontrer des Français (puisqu’ils sont rares en Corée du Nord) et lui permettre d’améliorer son français. L’échange est évidemment dans les deux sens, cela nous permet également d’améliorer notre coréen et d’avoir une aide précieuse lorsque nous avons des devoirs !

Comment sélectionnez-vous les candidats au voyage ? Que vont-ils voir et/ou faire sur place ?

Nous sélectionnons les candidats suivant leur parcours et leur lettre de motivation. Ces voyages ne sont pas à visée touristique, ils visent à faire apprendre le coréen et promouvoir les études nord-coréennes en France. La période étant assez longue sur place, nous nous assurons de la motivation des candidats au voyage puisque ce n’est pas toujours facile de se retrouver « isolé » pendant 1 mois entier.

Concernant le planning, il n’est pas défini à l’avance. Généralement lorsque nous terminons la sélection des voyageurs et que nous formons le groupe, je tiens à organiser plusieurs réunions avec l’ensemble du groupe de voyageurs. D’abord pour m’assurer que les membres s’entendent bien entre eux. C’est une étape que je juge primordiale puisque vivre 24h/24 et 7j/7 avec des inconnus pendant 1 mois, dans un pays tel que la Corée du Nord, ça peut être une épreuve en soi. Après toute cette étape de préparation au voyage, nous arrivons à Pyongyang et décidons avec l’équipe enseignante de l’université de notre planning. Le groupe de voyageurs me soumet une liste de monuments, musées, lieux qu’il souhaite voir pendant ce séjour et nous nous organisons pour rendre tout cela possible. Depuis cette liste, un calcul est effectué par l’équipe enseignante, et nous devons payer pour nos sorties.

  • La Corée du Nord est connue pour ses « mass games », des spectacles vivants de grande ampleur. Crédits photo : Stephen / Flickr

À titre d’exemple, l’été passé en 2019, nous étions un groupe de 7, nous avons pu faire tout ce que nous avions marqué sur notre liste, soit un quarantaine de lieux (sans compter les dîners en dehors du dortoir). Nous sommes sortis deux fois de la ville de Pyongyang et nous avons assisté aux mass-games. Les refus ont été très minimes (3 ou 4) par rapport aux autorisations. Il n’y a donc pas d’itinéraire précis, les membres du groupe décident ensemble de ce qu’ils veulent voir et nous trouvons cela très bien comme ça. Nous ne voulons pas imposer à qui que ce soit les choses car nous estimons que ce voyage est d’abord celui de nos voyageurs.

Qu’en est-il de la sécurité des voyageurs ? Il y a déjà eu des arrestations arbitraires en RPDC, la presse en a fait l’écho à quelques reprises. Comment vous assurez-vous que les voyageurs ne courent pas de risques lors de ce déplacement ?

Nous sommes très clairs là-dessus avec nos voyageurs avant même le départ et c’est quelque chose que je répète à longueur de temps à mes voyageurs : les règles sont les règles. Nous demandons à tous de respecter les législations en vigueur dans le pays qui nous accueille. C’est valable pour la Corée du Nord, comme pour n’importe quel autre pays dans le monde. Nous ne sommes pas chez nous et il est naturel de devoir se plier, même si nous ne sommes pas d’accord, aux règles nord-coréennes. Il en va de la sécurité du voyageur mais du groupe tout entier ! Il est important de savoir que la France ne dispose pas d’une ambassade sur place ; nous n’avons qu’un bureau de coopération hébergé par l’ambassade d’Allemagne. Il est donc essentiel de se tenir correctement et de respecter les règles. Depuis que nous organisons des voyages, nous n’avons eu aucun problème avec aucun voyageur et nous œuvrons pour que cela se poursuive ainsi !

  • Que l’on soit au Sud ou au Nord, la questions de la sécurité est inhérente à la vie quotidienne dans la péninsule coréenne. Crédits photo : Tatyana / Flickr

Qu’est-ce qu’un voyage en Corée du Nord peut apporter en terme d’échanges culturels ? Pas uniquement pour nous, mais du point de vue des Nord-Coréens ? En somme, qu’ont-ils à gagner à nous voir « débarquer » chez eux ?

Ce que nous voulons garantir dans nos voyages, c’est l’authenticité. Nous voulions à travers les séjours linguistiques, pouvoir promouvoir le français en Corée mais également le coréen en France. Nous échangeons avec des étudiants francophones coréens, ce qui est une réelle chance pour nous mais également pour eux. La plupart de nos interlocuteurs francophones n’ont jamais rencontré de Français avant nous. C’est l’occasion pour eux de pouvoir échanger avec des gens, souvent très différents les uns des autres et d’avoir un premier aperçu de la France. Nous pensons réellement que ces échanges peuvent permettre de créer des ponts solides entre la France et la Corée du Nord. Nous pensons que les échanges sont importants et nous le faisons grâce à la science et notre travail de chercheur.

  • Le sport, un excellent moyen pour vivre des échanges apaisés. Ici, le marathon de Pyongyang, ouvert aux étrangers depuis 2014. Crédits photo : Uri Tours / Flickr

Je pense que les voyageurs qui sont déjà partis me rejoindraient sur ce point-ci : nous voyons et vivons des choses que les touristes ne vivent pas et ne sont pas autorisés à voir. Je n’ai jamais vu un de mes voyageurs partir de Pyongyang sans verser une larme, c’est dire à quel point les liens à la fin du séjour peuvent être forts. Nous tissons des relations uniques, chaque voyage est d’ailleurs unique et c’est ce qui fait aussi le charme de la Corée du Nord (même si parfois, c’est épuisant). Nous souhaitons pouvoir parler autrement de la Corée du Nord, de manière scientifique et donc neutre. Les Coréens sont contents de pouvoir nous accueillir et sont très fiers de nous montrer leur pays. Ils nous parlent assez librement et nous tissons avec eux des amitiés parfois très fortes. Il faudrait leur demander directement finalement pour savoir ce qu’ils gagnent dans ces échanges.


Merci à Manon pour ces réponses sincères et sans fard. Je ne sais pas ce que vous penserez après la lecture de cet entretien, et en le publiant, je m’attends à ce qu’il fasse peut-être débat. Mais si c’est le cas, tant mieux ! Rien de plus constructif que d’échanger sur des sujets dits « épineux », à condition de le faire dans le respect les uns des autres. En ce qui me concerne, je n’avais pas un avis tranché sur la question, et mes quelques certitudes ont été bousculées. Je trouve les réponses de Manon passionnantes, et je suis d’avis avec elle qu’il est important de faire fonctionner son esprit critique. Et vous, qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à nous faire part de vos avis en commentaires !

Si ce séjour linguistique prévu à l’été 2020 vous intéresse, rendez-vous sur le site voyagestangun.com pour le découvrir. A bientôt !


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