Le Musée national de l’histoire contemporaine coréenne

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Le Musée national de l’histoire contemporaine coréenne a ouvert ses portes fin 2012 en plein centre-ville de Séoul, aux abords de la place Gwanghwamun et de l’ambassade des États-Unis. Le bâtiment qu’il occupe, vieux de plus de cinquante ans, a été entièrement rénové pour accueillir des expositions dédiées à l’histoire récente du pays. Il en retrace l’évolution, depuis la fin du 19e siècle jusqu’à nos jours, en passant par la période coloniale japonaise et la guerre de Corée.

Le musée est composé de quatre halls d’exposition, correspondant chacun à une période différente, d’un espace pour les enfants et d’une terrasse sur le toit. Politique, colonisation japonaise, guerre, vie quotidienne des Coréens, développement économique et place de la Corée du Sud dans le monde, tels sont les thèmes abordés par cet établissement plutôt méconnu des touristes.

Les visiteurs peuvent parcourir l’histoire du pays au travers de photos, d’objets, de maquettes, d’articles de journaux, de documents officiels ou encore de vidéos. Des explications sont disponibles en anglais, et à l’entrée de chacun des halls, on trouve des écrans interactifs en français qui résument la période abordée. Mais les traductions ne sont pas toujours très claires, préférez la version anglaise si vous le pouvez.

Prélude à la République de Corée (1876-1948)

traités commerciaux ouverture corée
Les traités commerciaux qui ont permis l’ouverture du royaume aux étrangers.

Le premier hall d’exposition couvre la période qui précède la création de la République de Corée. La fin de la dynastie Joseon (1392-1897) marque l’ouverture du « royaume ermite » au monde extérieur et le début de l’empire Daehan (ou Grand empire coréen, 1897-1910). Il aborde la période de colonisation japonaise et les mouvements d’indépendance et de résistance qui ont eu lieu aussi bien sur le sol coréen qu’à l’étranger. L’accent est mis sur les principaux symboles du pays : l’hymne national, le drapeau (taegeukgi) et le territoire.

Fondation de la République de Corée (1948-1961)

maquette guerre de coree
Maquette d’une zone de combat entre des soldats nord et sud-coréens.

Le deuxième hall d’exposition commence à la fin de la Seconde guerre mondiale pour se terminer au début des années 1960. Le pays est divisé en deux : le Nord et le Sud deviennent indépendants, avec chacun un système politique différent. C’est ainsi que la République de Corée voit le jour et que les premières élections démocratiques ont lieu. Mais la guerre de Corée (1950-1953) plonge le pays dans le chaos. Les forces en présence se livrent à une terrible guerre des territoires, prélude à la destruction quasi complète du pays. Vient alors temps de la reconstruction.

Développement de la République de Corée (1961-1987)

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Objets ayant appartenu à une infirmière sud-coréenne postée en Allemagne.

Le troisième hall d’exposition est consacré à la période de développement économique du pays qui fait suite aux plans quinquennaux mis en place par Park Chung-Hee (1917-1979). Ces plans ont permis de désigner comme prioritaires des secteurs d’activités spécifiques, comme les exportations, l’industrie lourde et chimique, l’industrie textile. Des travailleurs, essentiellement des mineurs et des infirmières, ont été envoyés à l’étranger, le plus souvent en Allemagne. Cette partie du musée aborde aussi la modernisation du pays et les grands projets de construction, comme la liaison ferroviaire Séoul-Busan. Elle se termine avec les mouvements pour la démocratie et les droits fondamentaux, qui sont à l’origine du massacre de Gwangju, le 18 mai 1980.

Modernisation de la Corée (de 1987 à nos jours)

elections democratiques en corée du sud
Élections démocratiques en Corée du Sud.

Le quatrième et dernier hall d’exposition débute en 1987, un an avant l’ouverture des Jeux olympiques d’été de Séoul. Cette période est synonyme de démocratisation et de croissance économique. La République de Corée a pu bénéficier des JO pour apparaître sur le devant de la scène internationale. Elle profite de ses succès – sports, sciences et technologies, hallyu (la vague coréenne) – pour conforter sa place dans le monde. Le musée aborde également les questions liées à la diaspora coréenne, à la diversité, ainsi qu’à la réunification avec le Nord.

Un musée aussi pour les enfants

La partie du musée dédiée aux jeunes enfants. Crédits photo : National museum of Korean contemporary history

Les enfants aussi ont droit à leur musée, qui porte le nom de « Korean History Dream Village ». Cinq sections thématiques leur permettent de se projeter dans un passé qu’ils n’ont pas connu, grâce à des expériences visuelles et des manipulations ludo-pédagogiques.

Bonus : une vue imprenable depuis la terrasse

terrasse musee national de l'histoire contemporaine coréenne
Vue sur le palais Gyeongbokgung depuis la terrasse du musée.

Au dernier étage du musée se trouve une terrasse depuis laquelle s’offre une vue imprenable sur le palais Gyeongbokgung, les montagnes alentours et la place Gwanghwamun. Pensez à y monter pour ne rien rater de ce superbe panorama !

Envie d’en savoir plus sur l’histoire de la Corée du Sud ?

Le musée national de l’histoire contemporaine coréenne vous donnera sûrement envie d’en savoir plus sur l’histoire de la péninsule. J’aimerais donc vous recommander ces deux films poignants, dont l’action se passe justement pendant certaines des périodes présentées :

Ode To My Father (succès du box-office sud-coréen 2014, plus de 14 millions d’entrées) : ce film retrace les vicissitudes d’une famille coréenne sous fond de guerre, qui ne doit sa survie qu’à ses sacrifices et son travail acharné.

A Taxi Driver (succès du box-office 2017, plus de 12 millions d’entrées) est inspiré d’une histoire vraie : en 1980, un journaliste allemand et le chauffeur de son taxi se retrouvent dans la ville de Gwangju pendant les manifestations du mois de mai.

Comment se rendre au Musée national de l’histoire contemporaine coréenne ?

En coréen : 대한민국역사박물관 (daehanming’ug yeoksa bangmulgwan)
Accès : Le musée est très bien desservi par les transports en commun, puisqu’il se trouve dans une zone très touristique, au cœur de la ville. Pour y accéder, prenez l’une ou l’autre de ces lignes de métro :
– Ligne 1, station Jonggak, sortie n°1
– Ligne 5, station Gwanghwamun, sortie n°2
– Ligne 3, station Gyeongbokgung, sortie n°6, ou station Anguk, sortie n°6
Horaires : le musée est ouvert tous les jours de 10h00 à 18h00 (dernière admission à 17h), et en nocturne jusqu’à 21h00 les mercredis et samedis (dernière admission à 20h). Il est fermé le 1er janvier, le jour de Seollal et le jour de Chuseok.
Tarif : entrée gratuite.
Visites guidées possibles du mardi au vendredi, à 14h00 (en anglais, chinois et japonais).
Site Internet du musée (en anglais) : http://www.much.go.kr/en/mainen.do

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Miss Kim

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