15 août : le jour de l’indépendance en Corée

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Le 15 août est un jour de fête d’une grande importance en Corée. Coïncidant avec la capitulation du Japon le 15 août 1945, ainsi qu’avec l’établissement de la République de Corée le 15 août 1948, c’est une journée doublement commémorative qui marque la fin du joug ennemi et le retour à l’indépendance puis à la démocratie.

Gwangbokjeol

En coréen, le jour de l’indépendance se dit Gwangbokjeol (광복절). On pourrait le traduire par « période du retour à la lumière ». La Corée du Nord, qui célèbre également ce jour, le nomme Jogukhaebangui nal (조국해방의 날), c’est-à-dire « jour de la libération de la patrie ». C’est le seul jour férié commun aux deux pays, il apparaît donc aussi comme le symbole d’une possible réunification.

Tout le pays célèbre cet évènement et les activités sont multiples. Les défilés et les discours institutionnels se succèdent sur fond de drapeau national (Taegukgi), tandis que les indépendantistes et leurs familles sont mis à l’honneur. Ils peuvent par exemple accéder gratuitement à la plupart des musées et voyager sans frais dans les transports publics.

Grand festival coréen à Paris, le 15 août 2018.

Figures de la résistance

La colonisation de la Corée par le Japon a débuté en 1905, d’abord sous la forme d’un protectorat, puis d’une annexion pure et simple en 1910. L’idée était de faire de la Corée une économie coloniale au service de l’économie japonaise. En s’appropriant les capitaux coréens, puis les terres, les Japonais ont instauré une domination lourde et particulièrement sévère. L’hostilité des Coréens n’en a été que plus renforcée, et la résistance s’est organisée, soutenue par les communautés coréennes à l’étranger, en Sibérie, Mandchourie ou encore États-Unis.

Yu Gwan-sun (1902-1920)

C’est l’une des figures les plus populaires de Corée. Cette lycéenne activiste participa activement au mouvement de l’indépendance du 1er mars (삼일절 Samiljeol) contre les occupants nippons. Arrêtée et emprisonnée à Seodaemun, elle continua de clamer en prison l’indépendance de son pays. Elle mourut sous la torture, à tout juste 17 ans.

Ahn Jung Geun (1876-1910)

Alors que le gouvernement japonais venait d’obliger l’empereur Gojong à abdiquer en 1907, le militant nationaliste Ahn appela à une « stratégie de guerre d’indépendance » et à la mise en place d’une armée de libération.

Il fut celui qui assassinat en1909, en Russie, le prince Itô Hirobumi, premier ministre japonais et résident-général de Corée. Il lui reprochait d’avoir anéanti « l’harmonie asiatique » en imposant ses vues impérialistes sur cette région du monde. À la suite de sa condamnation et de son exécution en 1910, les Japonais annexèrent la Corée.

Kim Gu (1876-1949)

Il fut à la tête du gouvernement provisoire de Corée installé en Chine pendant la période coloniale, où il put mettre en place l’Armée de libération de Corée, active aux côtés des alliés. De retour au pays en 1945, il s’opposa à la partition entre Nord et Sud, et tenta vainement une réconciliation. Il fut assassiné quelques années plus tard par un soldat coréen qui voyait en lui un agent à la solde des soviétiques.

Le Hall de l’indépendance

Si vous voulez en savoir plus sur le mouvement indépendantiste coréen, pensez à visiter le Hall de l’indépendance (Dongnipginyeomgwan, 독립기념관), situé à Cheonan, dans la province de Chungcheongnam-do.

Ce bâtiment incarne l’esprit de la nation coréenne, en couvrant toute l’histoire du mouvement d’indépendance de la Corée. 90 000 pièces de reliques sont exposées à travers sept salles d’exposition. Le 15 août, des festivités ouvertes à tous y sont par ailleurs organisées.

Le Hall de l’indépendance à Cheonan. Crédits photo : Kang Min-Seok-Korea.net / Flickr

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